L’impact de la crise sanitaire se fait ressentir sur chaque branche de la compagnie luxembourgeoise Luxair. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

L’impact de la crise sanitaire se fait ressentir sur chaque branche de la compagnie luxembourgeoise Luxair. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

La crise sanitaire a fait chuter le nombre de passagers de 71% pour les vols simples, et de 66% pour les vols à forfait. Conséquence, un résultat net de -155 millions d’euros pour Luxair. Malgré une hausse du volume cargo, les surcoûts engendrés n’arrangent pas la situation.

On connaît l’impact de la crise sanitaire sur le secteur aérien. , le trafic de passagers internationaux en 2020 était inférieur de 75,6% à ce qu’il était en 2019. Et cela se confirme, en chiffres, dans le rapport 2020 de la compagnie luxembourgeoise Luxair, publié lundi 10 mai.

Elle termine l’exercice avec un résultat opérationnel de -159,8 millions d’euros et un résultat net de -154,9 millions d’euros. L’année précédente, ils étaient respectivement de -8,7 et 8 millions d’euros. Le chiffre d’affaires, de 263,1 millions d’euros, chute de 57%.

Perte d’exploitation de 72,8 millions d’euros pour l’airline

Plus précisément, pour les vols simples de sa section Luxair Luxembourg Airlines, le nombre de passagers (658.873) a diminué de 71%, pour réduire les recettes de 70% et aboutir à une perte d’exploitation de 72,8 millions d’euros. Le taux d’occupation a diminué de 15%, atteignant 52%.

Concernant les forfaits LuxairTours, 2020 avait bien démarré, avec +20% de ventes mi-février. Mais à cause du Covid-19, elles ont finalement baissé de 70% sur l’année entière. Le nombre de passagers s’est limité à 257.651 (-66%), entraînant un résultat d’exploitation de -53,9 millions d’euros.

Moins de vols signifie moins de services pour sa branche Luxair Services. Elle n’a servi que 1,4 million de passagers sur l’aéroport, une chute de 68%. Pour son activité traiteur, ce sont 881.641 repas préparés, contre 2,3 millions en 2019. Le résultat d’exploitation tombe à -15,5 millions d’euros.

Le cargo ne rattrape pas, au contraire

Pour le cargo, bilan nuancé. En février, la paralysie de l’économie chinoise a entraîné une forte baisse des opérations. Vite rattrapée, en mars, avec «la relance de l’industrie chinoise et la reprise des vols cargo vers la Chine, combinées à la suspension des vols commerciaux, dont la cargaison a été redirigée vers des avions transportant du fret», précise la compagnie, dans un communiqué de presse. Résultat: 947.000 tonnes de marchandises transportées, une augmentation de 6% du trafic de fret. Mais malgré la hausse des volumes, «la gestion des opérations a été très difficile et a engendré des surcoûts, notamment en termes de main-d’œuvre». Le résultat d’exploitation passe donc d’une perte de 3 millions à une perte de 10,5 millions d’euros.

Persévérance

Malgré tout, Luxair retient de 2020 les termes de «persévérance» et de «motivation». Elle dit avoir répondu à la situation «par une injection majeure de positivité». Avec, par exemple, . Qui s’est poursuivie avec des vols à succès, comme ceux pour Dubaï.

L’entreprise, détenue à 39,05% par l’État luxembourgeois et à 21,81% par la Banque et caisse d’épargne de l’État (BCEE), a pu compter sur ses 366,3 millions d’euros de réserves et capitaux en 2019. Ils passent en 2020 à 211,4 millions d’euros.

Pour 2021, «la crise sanitaire persiste, et les opérations ne retrouvent pas encore leurs niveaux de pré-Covid-19», analyse la compagnie. Elle espère une reprise progressive des activités pour la saison estivale 2021 au niveau de Luxair, LuxairTours et Luxair Services. Au cargo, «les volumes de marchandises transitant actuellement au Cargocenter sont conséquents, et les prévisions sont encourageantes».