Le graffeur Stick a personnalisé des exemplaires d’Unibody conçue par Kianpour & Partners. (Photos : Mathieu Martin Delacroix, Kianpour & Partners)

Le graffeur Stick a personnalisé des exemplaires d’Unibody conçue par Kianpour & Partners. (Photos : Mathieu Martin Delacroix, Kianpour & Partners)

Paperjam a regroupé quelques luminaires imaginés par des designers travaillant au Grand-Duché. Passage en revue de quelques-unes de ces créations lumineuses, «designed in Luxembourg».

Dans le cadre de la rénovation du château de Bourglinster, pilotée par le Service des sites et monuments nationaux en 2018, Georges Zigrand a créé une lampe sur pied dénommée Zitzwitz. Le nouvel aménagement étant une recherche de simplicité contemporaine sans être stérile, le mobilier qui y a été intégré répond à cette même approche. «Ces luminaires sont entièrement faits sur mesure, y compris l’électronique», explique Georges Zigrand. «La tige en hêtre massif tourné en CNC contraste avec les têtes en aluminium noir fraisé qui accueillent les LED, créant un rapport entre tradition et innovation». La lampe dispose d’un variateur et les disques LED peuvent être pivotés sans fin. La couleur de la lumière est chaude (2.700 kelvins), ce qui est peu fréquent pour les lampes LED et évoque plutôt la couleur de la lumière des lampes anciennes.

C’est aussi l’éclairage LED qu’a choisi l’architecte Jean-Paul Carvalho pour son prototype de lampe Lucia (2016). «Cette lampe sensorielle et connectée s'inspire des lampes industrielles traditionnelles, tout en s'adaptant aux nouvelles technologies», explique l’architecte. Réalisée en bois, elle propose trois sources lumineuses différentes et s'adapte à toutes les ambiances. L’éclairage indirect situé à l’arrière procure une lumière douce et tamisée, alors que l’éclairage situé au niveau de la tête orientable apporte le confort nécessaire pour lire ou travailler. Il est aussi possible de créer une lumière d’ambiance personnalisée à l’aide des différents choix de couleurs et de nuances de blanc que l’on peut programmer à l’aide d’un téléphone ou d’une tablette. La lampe peut être intégrée à un système de domotique. Grâce à son pilotage via une appli, la lumière de cette lampe peut servir de réveil, de veilleuse pour les enfants, pour indiquer des notifications… En plus de son objectif utilitaire, le projet avait également un volet social puisqu’il était prévu que la lampe soit montée par des personnes en réinsertion professionnelle.

Lucia est une lampe en bois connectée dessinée par l’architecte Jean-Paul Carvalho. (Photo : Tom Di Maggio)

Lucia est une lampe en bois connectée dessinée par l’architecte Jean-Paul Carvalho. (Photo : Tom Di Maggio)

Une tout autre approche a été envisagée par Dante pour Nightingale. Cette lampe de table dessinée par Christophe de la Fontaine et réalisée en collaboration avec Rosenthal dévoile un caractère précieux avec son anneau en porcelaine et la lanière de cuir qui sert de poignée pour la déplacer. C’est en fait l’anneau en porcelaine qui permet la réflexion de la lumière, renversant par là même l’orientation habituelle des abat-jour. Le corps de la lampe évoque le regard d’une lanterne ancienne, donnant une impression de déjà-vu tout en développant une écriture résolument contemporaine.

Cette lampe profite de la blancheur de la céramique pour diffuser la lumière. (Photo : Dante)

Cette lampe profite de la blancheur de la céramique pour diffuser la lumière. (Photo : Dante)

On retrouve également ce caractère contemporain dans le dessin d’Unibody Lamp, dessinée par Kianpour & Partners. Réalisée à l’aide de plaques de métal thermolaquées et pliées, cette lampe affiche une forte volonté de réduction des matériaux et des formes. «Nous voulions produire cette lampe au Luxembourg», explique Reza Kianpour, «et pour des raisons économiques, nous voulions réduire la lampe au strict minimum afin que son prix reste accessible». Le métal est choisi en hommage à l’industrie sidérurgique du Luxembourg. La source de lumière est indirecte et est équipée d’un variateur. Lorsqu’elle est allumée, l’objet disparaît dans l’ombre de la lumière d’ambiance, alors que quand elle est éteinte, la lampe se démarque par sa silhouette prononcée, mais minimale et atemporelle. Un câble en textile apporte une seule touche de couleur et un élément graphique, tout en devenant un élément distinctif. Fait pour être vu et remarqué, ce câble souligne encore un peu plus l’architecture géométrique de cette création.

La lampe Unibody est l’expression minimale des composants d’un luminaire. (Photo : Mathieu Martin Delacroix, Kianpour & Partners)

La lampe Unibody est l’expression minimale des composants d’un luminaire. (Photo : Mathieu Martin Delacroix, Kianpour & Partners)

Enfin, le designer Olaf Recht a conçu plusieurs modèles de lampes (voir son site www.olafrecht.com). Parmi ses modèles les plus récents, la suspension Pinecone, imaginée en collaboration avec Charlotte Høncke, est éditée par BoConcept. Le dessin de cette suspension est inspiré, comme l’indique son nom, d’une pomme de pin trouvée sur une plage au Danemark. D’abord éditée en cuivre et aluminium, la dernière version de cette lampe est en laiton. Si la source lumineuse est principalement dirigée vers le bas, la lumière passe également entre les anneaux et se reflète sur le métal. 

C’est avec un tout autre matériau que Bulle d’Ardoise a été réalisée, puisque cette lampe sur pied présente un abat-jour en pétales d’ardoise assemblés sur une structure en laiton et bois. Ce contraste confère une matérialité toute particulière à cette lampe. Elle a été inspirée du toit d’une ferme en Bretagne et présentée à l’occasion de l’exposition «Ruptures Bretonnes» pour Henriot, ainsi que dans l’exposition «De Mains de Maîtres» en 2018.

Et pour terminer, la lampe de table Paddle présente quant à elle une forme complexe à obtenir, qu’il a été possible de réaliser grâce à la technique du bois tourné et au savoir-faire de la menuiserie Modulor. Le bois transmet une sensation de chaleur, une impression naturelle. La lumière est transmise de manière indirecte puisque réfléchie sur l’élément en bois, ce qui crée une lumière très chaleureuse. Le bras est équipé d’une prise en main cylindrique qui cache aussi un variateur. Cet élément sert également de contrepoids qui permet de faire pivoter le bras sur un axe pour orienter la lumière.