«On voit dans certains pays que, s’il n’y a pas de mesures de confinement, les gens ne le font pas d’eux-mêmes,» constate Natasha Lepage de Youth for Climate Luxembourg. «Si on attend de chaque individu de changer à son niveau, ce n’est donc pas suffisant, il faut que cela vienne du gouvernement.» (Photo: Maison Moderne/Archives)

«On voit dans certains pays que, s’il n’y a pas de mesures de confinement, les gens ne le font pas d’eux-mêmes,» constate Natasha Lepage de Youth for Climate Luxembourg. «Si on attend de chaque individu de changer à son niveau, ce n’est donc pas suffisant, il faut que cela vienne du gouvernement.» (Photo: Maison Moderne/Archives)

Les moyens mis en œuvre pour lutter contre le Covid-19 montrent qu’une action forte du gouvernement est possible et nécessaire pour lutter contre la crise climatique, selon Natasha Lepage de Youth for Climate Luxembourg. Mais celui-ci ne doit surtout pas reléguer la crise climatique au second plan.

«De la même manière que nous réussissons à combattre la crise du Covid-19, il est possible de lutter contre la crise climatique», estime Natasha Lepage de Youth for Climate Luxembourg (YFC). Mais des mesures fortes de la part du gouvernement sont indispensables.

«On voit dans certains pays que, s’il n’y a pas de mesures de confinement, les gens ne le font pas d’eux-mêmes», constate-t-elle. «Si on attend de chaque individu de changer à son niveau, ce n’est donc pas suffisant, il faut que cela vienne du gouvernement. On peut décider de ne pas prendre l’avion, c’est bien, mais les avions continueront de voler. Ce n’est que quand le gouvernement a pris des mesures qu’il y a eu un impact.»

Le problème reste l’inertie du gouvernement en matière de lutte contre le changement climatique, selon Natasha Lepage, qui s’est accentuée ces derniers mois: «Nous voyons encore plus qu’en temps normal que le gouvernement considère la crise climatique comme secondaire», se désole-t-elle. «Faire des bénéfices reste manifestement beaucoup plus important.»

D’où la nécessité de redéfinir des objectifs encore plus stricts pour atteindre les objectifs initiaux. «Si nous continuons comme les deux derniers mois, il sera impossible d’atteindre les objectifs de diminution de 50% des émissions de CO2 d’ici 2030», juge-t-elle.

Le climat, priorité absolue

YFC a donc porté fin avril quatre revendications principales. «Toute démarche autour de la crise du Covid-19 doit s’effectuer en considérant le climat comme une priorité», réclame tout d’abord le mouvement, tout en insistant en parallèle sur la protection économique des citoyens et sur la solidarité internationale. Et sur la nécessité d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 ou de stopper tout investissement dans les énergies fossiles.

Une manifestation, qui devait avoir lieu le 24 avril pour porter ces revendications, a bien sûr dû être annulée du fait du confinement. Le mouvement, qui s’est essentiellement construit autour de ces manifestations, doit s’adapter. Une action en ligne a ainsi réuni environ 80 personnes le 1er mai, d’autres manifestations ayant eu lieu le même jour dans différents pays, comme en Allemagne, où des pancartes ont été déposées devant le Bundestag.

«D’ici septembre, ce sera compliqué, il n’y aura pas de manifestations et il nous faudra trouver d’autres moyens pour faire pression sur le gouvernement», admet Natasha Lepage. «Peut-être que nous pourrons faire de petites actions en ville, avec peu de personnes. Mais cela dépendra des directives du gouvernement.»