D’un côté, nous avons les investisseurs qui envisagent une accélération de l’inflation, avec, pour effet, une tension inflationniste persistante et un resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale plus rapide que prévu.
De l’autre, ceux qui, comme les membres de la Fed, estiment que cette accélération n’est que temporaire et qu’un changement de politique monétaire serait mis en place de manière graduelle. Avec notamment une première hausse des taux directeurs qui prendrait du temps, n’engendrant qu’une augmentation modérée des taux obligataires lorsque la Fed réduira son programme de rachat d’actifs.
Les chiffres de l’inflation américaine publiés cette semaine nous confortent dans l’idée qu’il s’agissait seulement d’un pic temporaire. Bien que toujours élevée et supérieure à l’objectif fixé par la Banque centrale américaine, l’inflation aux États-Unis commence à montrer des signes de ralentissement.
Ces chiffres sont à la fois en dessous des attentes (0,3% au lieu de 0,4%) pour le consensus et en ralentissement pour le deuxième mois d’affilée. Cet affaiblissement provient surtout d’un début de normalisation de la situation dans certains secteurs qui avaient été durement touchés par la crise sanitaire (comme les secteurs aérien, hôtelier, ou encore automobile) et qui avaient vu une forte accélération des prix ces derniers mois.
Rendez-vous les 2 et 3 novembre
Alors que le marché s’attendait à une communication de la Fed au sujet de son calendrier en matière de réduction d’achats d’obligations lors de sa réunion la semaine prochaine, il table maintenant plutôt sur une annonce lors du rassemblement des 2 et 3 novembre prochains.
La réunion de la semaine prochaine fait suite à l’un des principaux événements de l’année, à savoir le discours de Jerome Powell, président de la Fed, à Jackson Hole, ainsi qu’au meeting de juillet, où monsieur Powell avait ouvert la porte à un potentiel ralentissement du rythme d’achat d’actifs cette année.
En effet, l’un des deux objectifs fixés par la Réserve fédérale pour réduire son support à l’économie – l’inflation – semble atteint, et le second – le plein emploi – montre des signes encourageants.
Malgré un dernier rapport sur l’emploi, publié en début de mois, nettement moins bon qu’attendu, avec seulement 235.000 postes supplémentaires, contre 720.000 prévus, il est peu probable que la Fed change de stratégie. Elle restera focalisée sur la solidité de la reprise économique, y compris celle de l’emploi.
Ainsi, avec l’inflation en toile de fond, la Banque centrale américaine fait face à un défi de taille: veiller à réduire son soutien ni trop tôt ni trop tard. Nous ne prévoyons cependant pas de hausse de son taux directeur avant fin 2022.