Le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, est à pied d’œuvre pour arracher un accord à la veille du dernier sommet européen avant le 31 octobre. (Photo: Shutterstock)

Le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, est à pied d’œuvre pour arracher un accord à la veille du dernier sommet européen avant le 31 octobre. (Photo: Shutterstock)

Les ministres des Affaires étrangères européens se démenaient encore mercredi pour boucler un texte avant le début du sommet européen de jeudi et vendredi.

À moins de deux semaines du couperet du 31 octobre, date à laquelle le Royaume-Uni devrait quitter l’UE avec ou sans accord, les Européens n’ont pas baissé les bras. Le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, estimait mardi matin qu’un accord avant le sommet était encore «possible».

Après des discussions qui se sont poursuivies jusque tard dans la nuit et ont repris tôt mercredi, la perspective d’un accord semblait encore d’actualité. «Il y a une lueur d’espoir pour un accord sur le Brexit», déclarait mercredi matin le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire, cité par le quotidien français Le Monde.

Le sommet des 17 et 18 octobre est en effet le dernier rendez-vous des chefs d’État et de gouvernement de l’UE28 avant la date officielle du Brexit. Une dernière chance de sceller une sortie ordonnée au lieu du chaos.

À moins qu’un autre sommet ne soit convoqué – une perspective déjà effleurée par le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, estimant que «s’il n’est pas possible de conclure pour le sommet de jeudi, alors nous verrons».

Il nous faut très rapidement une solution viable d’un point de vue juridique, qui remplisse les objectifs du ‘backstop’, qui maintienne la solidarité avec l’Irlande, et qui garantisse l’intégrité du marché intérieur à 100% à partir du premier jour après le Brexit.
Jean Asselborn

Jean Asselbornministre des Affaires étrangères et européennes

De fait, la majeure partie de l’accord de divorce est bouclée. Seul le volet irlandais doit être remanié puisque le Premier ministre britannique Boris Johnson refuse le dispositif du «backstop» (filet de sécurité), censé régler la délicate situation de l’Irlande du Nord.

«Nous nous retrouvons désormais dans une situation où il nous faut très rapidement une solution viable d’un point de vue juridique, qui remplisse les objectifs du ‘backstop’, qui maintienne la solidarité avec l’Irlande, et qui garantisse l’intégrité du marché intérieur à 100% à partir du premier jour après le Brexit», avait expliqué mardi le ministre des Affaires étrangères et européennes .

Chacun a fait un pas vers l’autre pour parvenir à un nouveau schéma: l’Irlande du Nord ferait toujours partie de l’union douanière britannique, mais les contrôles douaniers se feraient entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne et non pas entre les deux Irlandes, pour ne pas compromettre l’accord du Vendredi saint.

Les négociateurs planchent également sur la «déclaration politique» qui régira les relations futures entre le Royaume-Uni et l’UE – les Européens espéraient notamment la promesse que Londres ne se lancerait pas dans une guerre commerciale avec ses anciens partenaires avec des normes sociales et fiscales au rabais, ce que Boris Johnson n’est pas prêt à leur offrir sous peine de s’aliéner les plus conservateurs de son parti.