Le Premier ministre, Luc Frieden, assume un budget en déficit à court terme. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Le Premier ministre, Luc Frieden, assume un budget en déficit à court terme. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Tous les arbitrages fiscaux n’ont pas été rendus, mais le projet de budget qui sera déposé ce 6 mars présentera bien un déficit. Un déficit qui tournera autour de 2% pour l’administration publique. Le ratio dette/PIB devrait rester stable autour de 27%.

Les derniers arbitrages budgétaires étaient au menu du conseil de gouvernement de ce 21 février. Un budget qui a dû composer avec des prévisions de croissance et d’inflation peu porteuses «et un contexte géopolitique compliqué qui demandera des efforts», selon . Le Premier ministre a cependant fixé le cap. Sans jamais parler de rigueur.

«Je souhaite que le déficit de l’administration centrale au cours de cette période législative diminue. Nous avons souhaité que le déficit de l’administration publique soit inférieur à 2% du PIB, soit en dessous des 3% annoncés lors de l’accord de gouvernement. Nous voulons maintenir le triple A et nous avons décidé que la trajectoire de la dette doit être prévisible et soutenable. Je souhaite que pour l’année prochaine, la dette publique n’excède pas le niveau de 27% du PIB, afin d’assurer la bonne stabilité des finances publiques tout en maintenant un État social fort et un niveau de dépenses d’investissements élevé», a-t-il précisé. Ce n’est que le 4 mars, date de l’adoption du budget par le gouvernement, que le niveau du déficit pour 2024 sera connu.

3,5 millions d’euros pour Gaza

La situation internationale a occupé une grande place au menu du conseil de gouvernement de ce 21 février. Revenant sur la situation en Ukraine, le Premier ministre, Luc Frieden, a réaffirmé le caractère inacceptable de la poursuite de l’agression russe. Il s’est dit favorable à une intégration plus poussée de l’Ukraine au sein de l’Europe dans les domaines financiers, politiques et militaires.

La crise ukrainienne a des conséquences pour le Luxembourg. Ce sont les conséquences militaires qui sont actuellement au centre de l’actualité. Luc Frieden est revenu sur l’objectif d’arriver à 2% du revenu national brut (RNB) consacré à la défense pour rester en conformité avec les engagements pris vis-à-vis de l’Otan. Un objectif qu’il fait sien «sur les 10 années à venir». «La situation en Ukraine nous a montré qu’il fallait investir dans la défense», a-t-il estimé. Quant aux formes que prendront ces investissements, le Premier ministre a évoqué un mix d’investissements dans le matériel, dans l’espace, dans les nouvelles technologies, voire dans l’hôpital militaire qui figure dans l’accord de coalition.

À l’est toujours, le Premier ministre a fait référence au décès d’Alexeï Navalny. «Le gouvernement a été choqué par l’annonce de sa mort. La disparition d’un opposant politique dans de telles circonstances est inacceptable. Le gouvernement réclame de la transparence sur les circonstances de ce drame. Une demande en ce sens a été transmise à l’ambassadeur de Russie au Luxembourg.»

Inacceptable, la situation dans la bande de Gaza l’est également pour le gouvernement, qui réclame une pause humanitaire. Luc Frieden s’est dit prêt à accueillir de nouveaux réfugiés si la situation dégénérait, notamment les titulaires d’un double passeport, palestinien et européen. Il a précisé qu’à sa connaissance, aucun individu possédant la double nationalité palestinienne et luxembourgeoise n’avait été recensé dans la zone de combats. En attendant, 3,5 millions d’euros ont été débloqués au titre de l’aide humanitaire.

Le gouvernement retoque la directive CSDDD

Le gouvernement s’est penché sur le projet de directive sur le devoir de diligence en matière de développement durable des entreprises (CSDDD, pour corporate sustainability due diligence directive). Le Luxembourg s’est opposé au texte proposé.

«Le texte soumis au trilogue Parlement-Commission-Conseil a évolué. Avec une dizaine d’autres États, nous demandons des éclaircissements afin d’examiner l’impact sur les entreprises luxembourgeoises parce que le gouvernement souhaite que les charges administratives des entreprises soient allégées et non aggravées. Il faudra que le projet soit en harmonie avec cela, mais nous soutenons les objectifs parce que, pour ce gouvernement, la défense des droits humains est extrêmement importante.»