Quel est votre parcours, Lucas?
Lucas Mongenie. – «Je suis né en région parisienne et j’y ai grandi jusqu’au collège, lorsque nous nous sommes installés au Luxembourg. J’ai effectué mon secondaire à Vauban donc, avant de repartir à Paris pour effectuer des études d’histoire de l’art et de philosophie… J’étais – et je reste probablement – un vrai intello! Mais la réalité des études et leur distance, somme toute non négligeable par rapport à mon idéal d’alors, me font tout arrêter pour aller me frotter à la réalité, au travail, explorer le concret. J’enchaîne des boulots très variés: les chantiers, l’enseignement, l’écriture journalistique, la correction… Mais c’est surtout le jardinage qui va devenir une nouvelle pierre angulaire de mon futur. C’est une fonction qui me ramène au Luxembourg, à Troisvierges plus précisément au sein de l’Hôtel Lamy. J’y alterne pendant trois ans la création d’un potager sur le terrain d’un hectare à la réorientation du pub avec des cocktails dans lesquels j’incluais au maximum les productions du jardin… Le tout, notamment, pendant les deux années de pandémie qui ont clairement rebattu les cartes…
Quelle est votre approche de la culture cocktail et qu’est-ce qui a scellé votre réorientation?
«J’aime penser qu’avec le ‘bartending’ et le travail créatif sur les cocktails, je suis arrivé à une certaine trinité complétée par le jardin et la philosophie. Après avoir créé ce premier ‘cocktail pub rural’ à Troisvierges, j’ai eu l’occasion de participer à la World Class 2022 où je suis arrivé . C’est aussi là qu’avec ce dernier et mon nouveau collègue Antoine, nous avons concrétisé la création de notre groupe Natural Drinkers…
Quelle est la vocation de Natural Drinkers et vos envies au Bar Le 18?
«La mission est avant tout de pousser au maximum l’utilisation de produits et de procédés naturels dans la création de cocktails, dans les établissements où nous travaillons mais aussi dans des événements dans lesquels nous sommes amenés à participer. J’avais d’ailleurs présenté le concept . Une vraie démarche, complétée par une dynamique plus ‘branding’ qui permettrait de créer des cocktails ad hoc ou signature pour des marques diverses, locales et internationales, comme objets de gestion d’image. Le tout combiné occasionnellement, d’un point de vue événementiel, à un catering sélectif. Il y a tout dans le cocktail: de l’esthétique, du storytelling, de la photographie, du goût… C’est un moyen très complet de raconter quelque chose!
C’est ce côté ‘emblème’ que j’ai hâte de montrer au Bar Le 18, où j’ai clairement un rôle créatif aux côtés d’Antoine, notre chef de bar. Ma première réalisation est le menu saisonnier actuel, articulé autour du verger et de quatre fruits plus particulièrement: pomme verte, poire, noisette et coing. J’aime amener cette dimension durable et naturelle depuis mon ancien poste, dans un lieu à l’ambiance et à la clientèle tout à fait nouvelles! Ce modèle évoluera au fil des saisons…
Quel est votre coup de cœur référence du moment?
«Je suis resté complètement bouche bée devant le nouveau Ritz Bar, à Paris, qui a été créé – tout comme sa carte – autour de la notion de zodiaque. J’ai eu le plaisir d’y voir travailler Romain de Courcy, qui a lui aussi un parcours assez génial, étant notamment ancien bottier à Londres! Chacun des 12 cocktails associés à un signe est une création de haut vol, dans un cadre parfait pour la dégustation. À 32€ le verre, je ne pensais en prendre qu’un, mais je n’ai pas pu m’arrêter… On me les aurait servis dans une allée de garage, j’aurais été tout aussi heureux!»
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