Dans une période tourmentée par des crises successives, l’idée serait que Luc Frieden puisse personnifier, aux yeux de l’électeur, l’homme qui a déjà démontré son sérieux et sa compétence lors de la gestion des crises bancaires et financières de 2007-2008. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Dans une période tourmentée par des crises successives, l’idée serait que Luc Frieden puisse personnifier, aux yeux de l’électeur, l’homme qui a déjà démontré son sérieux et sa compétence lors de la gestion des crises bancaires et financières de 2007-2008. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

À bientôt 60 ans et après avoir occupé les plus hauts postes gouvernementaux, Luc Frieden n’incarne pas le renouveau d’un CSV quelque peu vieillissant. Mais en période de crises successives, il pourrait représenter l’homme qui a déjà fait ses preuves par son sérieux et sa compétence lors des crises passées.

«Sérieux», «compétent», ayant «déjà fait ses preuves», ou encore «rassembleur», doté d’un «leadership» et d’une «autorité naturelle»: au CSV, on ne veut pas confirmer ou infirmer la candidature de comme . Mais on le décrit en tout cas déjà comme la personne idéale pour le job.

Les partis concurrents ont vite ironisé sur l’absence de «renouveau» qu’incarnerait une telle candidature. De fait, Luc Frieden, s’il n’est plus directement actif en politique depuis une dizaine d’années, a cumulé auparavant les plus hauts postes au sein du gouvernement: ministre de la Justice, des Finances, de la Défense, du Trésor et du Budget… Numéro 2 de , il en était le successeur naturel, ayant réalisé le parcours classique pour devenir Premier ministre.

Mais, en 2013, le CSV se retrouve sur les bancs de l’opposition et Luc Frieden adopte un rôle plus passif dans les rangs de la Chambre des députés. Puis il rejoint très vite le secteur privé, avant même que Jean-Claude Juncker parte à Bruxelles présider la Commission européenne. , l’actuel président du parti, reprend alors les rênes du groupe parlementaire.

S’il n’est plus directement actif en politique depuis lors, Luc Frieden ne l’a cependant jamais vraiment quittée. Il se propose ainsi pour représenter le CSV en tant que tête de liste lors des élections de 2018. Mais les membres du CSV en décident alors autrement: Claude Wiseler lui est préféré.

Un «choix stratégique»

Sans incarner le renouveau pour un CSV qui veut rajeunir son image, Luc Frieden, à bientôt 60 ans, pourrait davantage représenter un «choix stratégique» pour le parti. Dans une période tourmentée par des crises successives, l’idée serait qu’il puisse personnifier, aux yeux de l’électeur, l’homme qui a déjà démontré son sérieux et sa compétence lors de la gestion des crises bancaires et financières de 2007-2008.

Sensible et attentif à l’économie et à la place financière, conscient de son importance pour la soutenabilité des finances publiques, Luc Frieden représente un courant centriste et libéral au sein du CSV, et donc à l’écoute des milieux entrepreneuriaux. Dans cette perspective, le parti ne manquera pas de mettre en avant son expérience dans le privé et de présenter cette décennie de prise de distance avec la politique comme un avantage.

Reconnu comme une «personnalité d’envergure» du CSV, l’espoir est qu’il incarne une «autorité naturelle» et un «leadership» pour un parti qui en a cruellement manqué ces dernières années. Luc Frieden pourrait-il alors réussir la mission de rassembler autour de lui? «Les membres les plus jeunes ne l’ont pas connu, c’est vrai», reconnaît un ténor du parti. La section jeune du parti se réunira dimanche pour en discuter, avant le comité national de mercredi prochain, qui décidera – ou non – si Luc Frieden sera effectivement la tête de liste des prochaines législatives.