Le Premier ministre, Luc Frieden (CSV), s’est exprimé devant la presse au sujet de l’affaire Caritas ce mercredi 24 juillet. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Le Premier ministre, Luc Frieden (CSV), s’est exprimé devant la presse au sujet de l’affaire Caritas ce mercredi 24 juillet. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Une commission parlementaire jointe dédiée à l’affaire Caritas s’est tenue ce mercredi 24 juillet. Le Premier ministre, Luc Frieden, a notamment affirmé aux députés que c’est l’institution «qui a fauté et c’est à [elle] qu’il incombe de trouver des solutions».

Il y avait foule à la sortie de la commission parlementaire jointe dédiée à , ce mercredi 24 juillet, que ce soit du côté des journalistes comme des politiques. Le Premier ministre,  (CSV), accompagné du ministre de la Famille,  (DP), du ministre des Finances,  (CSV), et du ministre de l’Éducation,  (DP), était en commission «famille et contrôle de l’exécution budgétaire», à la demande de la sensibilité politique déi Gréng et du groupe politique LSAP.

Premier à s’exprimer, car sur ses premiers huit mois à la tête du gouvernement, Luc Frieden a insisté sur le fait que «c’est Caritas qui a fauté et c’est à Caritas qu’il incombe de trouver des solutions. Caritas n’est pas l’État ni une organisation gouvernementale. Aucun détournement de fonds n’a eu lieu au niveau de l’État.»

21 millions d’euros de l’État depuis janvier

Le Premier ministre a également précisé que Caritas reçoit de l’État tous les ans environ 45 millions d’euros, dans le cadre de prestations de services, comme la gestion des structures d’accueil pour les réfugiés ou pour les sans-abri. «Caritas émet des factures que l’on paie après vérification que les prestations ont bien été effectuées. Depuis le début de l’année, ce sont 21 millions d’euros qui ont été versés et uniquement pour des prestations qui ont été effectuées», a-t-il martelé.

Ainsi, le gouvernement a décidé que «plus un euro ne sera versé à Caritas tant que la clarté n’aura pas été faite sur la gestion de ces fonds et que nous n’aurons pas une meilleure vue sur la gouvernance de l’association. C’est maintenant à Caritas de travailler en interne sur ses procédures et sa gouvernance.»

Le ministre des Finances, Gilles Roth, a quant à lui ajouté que «l’État réalise des avances trimestrielles. S’il apparaît que des contreparties n’ont pas été fournies, nous demanderons le remboursement de ces avances.» Le gouvernement n’exclurait pas d’engager des poursuites judiciaires contre Caritas en cas de manquement aux prestations engagées, également.

C’est un peu simple de laisser Caritas seule avec ses problèmes.
Djuna Bernard

Djuna Bernarddéputéedéi Gréng

Du côté des députés, (Piraten) s’est dit «déçu, parce que l’on n’a pas appris beaucoup plus de choses, le gouvernement n’a pas de plan en place pour continuer à supporter les missions de Caritas. On espère que d’ici les deux mois que Caritas clame avoir en réserves financières, nous aurons plus de clarté. Caritas est maintenant surendettée, reste à voir s’ils peuvent générer assez de recettes ou renégocier, mais je n’ai pas l’impression que cela pourra être fait d’ici deux mois.»

Idem pour , députée verte . «Nous n’avons pas eu toutes les informations que l’on avait demandées. Il y a une enquête en cours, donc tous les détails de l’affaire ne peuvent pas encore être connus. Mais pour nous, le plus important était de savoir que les activités de Caritas en faveur des plus fragiles seraient poursuivies.»

Un risque de faillite pour Caritas

«Mais quand le gouvernement dit que d’une certaine manière, c’est à Caritas de se sortir de ses problèmes, et que les activités seraient poursuivies, je comprends que les prestations réalisées par Caritas en faveur de l’État pourraient tout simplement être réalisées par une autre organisation, donc je trouve que le gouvernement lâche un peu Caritas dans la tourmente. C’est un peu simple de laisser l’institution désormais seule avec ses problèmes. C’est un secteur paraétatique, donc ce n’est pas l’État, mais ce sont des services qui devraient sinon être réalisés par l’État.» Pour la députée, «il y a aujourd’hui un vrai risque que Caritas soit en faillite».

Du côté du Parquet, sollicité par Paperjam, il explique ne pas «tenir à communiquer au-delà de ce qui a été écrit dans les communiqués» des derniers jours.