(Article mis à jour à 20h30 après le comité national du CSV)
Le pays n’a pas de temps à perdre. Le l’a bien compris. Au lendemain des élections législatives, après une journée de consultation des chefs de parti, comme le prévoit la Constitution, il a invité celui qui a emmené son parti vers le plus grand nombre de sièges (21) à devenir le formateur du gouvernement.
«C’est évidemment un grand honneur et une grande responsabilité puisqu’il s’agit de préparer l’avenir de ce pays. J’ai accepté cette mission», a réagi ce dernier à sa sortie du Palais. Dans la soirée, le nouveau formateur a eu l’aval de son comité national pour entamer des discussions avec le DP. Tous les points du programme du CSV seront abordés pour trouver un terrain d’entente.
Deux délégations doivent être formées, une pour chaque camp, et Luc Frieden ne sera pas dans ces délégations en sa qualité de formateur.
Le CSV a décidé de ne pas entamer de discussion avec le LSAP tant que les discussions se poursuivent avec le DP. Le chef de file des chrétiens-sociaux a eu son homologue du LSAP, Paulette Lenert, à plusieurs reprises.
Arrivé peu avant 17h au Palais, (CSV) avait déjà toutes les cartes en main dès dimanche soir, à en écouter attentivement les déclarations des uns et des autres. Si (DP) indiquait que selon lui, son parti avait remporté les élections, le Premier ministre, (DP), ayant même recueilli beaucoup plus de voix que son rival dans la circonscription Centre, le chef du gouvernement avait déjà ouvert la porte à une alliance CSV-DP.
«La fonction a toujours été quelque chose d’annexe pour moi», déclarait-il dimanche soir lors de la rencontre des ténors des partis dans les locaux de RTL. «Ce qui est important, c’est la politique que je peux faire ces cinq prochaines années. Ça a été un honneur de pouvoir être Premier ministre pendant dix ans. Si je peux continuer cinq ans, ce sera avec plaisir. Si je dois faire autre chose, je ferai autre chose.»
Quel portefeuille pour le Premier ministre sortant?
De quoi le bouillonnant chef du gouvernement de ces dix dernières années pourrait-il se contenter dans une alliance avec le CSV de Luc Frieden? Des Affaires étrangères, où l’hypothèse d’une coalition CSV-DP mettrait fin à près de 20 ans de mandat de (LSAP), toujours un des hommes politiques les plus appréciés au Luxembourg. De l’Économie, disent d’autres experts, considérant que ce portefeuille permet à la fois d’être sur des problématiques de premier plan, en voyage et face à des entrepreneurs d’envergure mondiale. Ou dans un autre format à inventer au moment où le Logement devra avoir un «super ministre» et une approche transversale ou bien à la Digitalisation, où l’accélération de la technologie nécessiterait que l’on accélère la cadence.
Dimanche soir, le vainqueur des élections, Luc Frieden, avait donné deux caps aux discussions avec les deux partis avec lesquels il pourrait avoir une majorité à la Chambre des députés: du contenu et de la profondeur au service d’une majorité forte. Autrement dit, pas question de rester sur une alliance de surface. Objectivement, à regarder les programmes des uns et des autres, les points de convergence semblent plus nombreux avec le DP qu’avec le LSAP.
Dans la journée, les socialistes avaient déjà organisé leur conseil national, réaffirmant à la sortie du Palais par les voix de et de qu’ils «méritaient» d’être le parti junior de la coalition à venir. Dans l’après-midi, les deux représentants du LSAP reconnaissaient que personne au CSV ne les avait appelés dans la perspective de former une coalition. Les options sur le logement, un dossier clé et brûlant pour le prochain gouvernement, ou sur le temps de travail, pourrait refroidir le dauphin de , désormais dans la lumière de l’ampleur de la tâche qui l’attend.