Nous avons encore un peu de mal à comprendre comment a été composé ce gouvernement. Nous nous attendions à un ministère du Logement fort et il est attribué à , qui devra s’occuper d’un autre ministère important; nous avons entendu le poids de la digitalisation et ce n’est pas l’offenser que de dire que le choix de Mme Obertin est surprenant; la réforme administrative a été saucissonnée au niveau de chaque ministère. À la Chambre des députés, vous avez annoncé vouloir être un leader d’équipe, mais expliquez-nous ces choix.
. – «La composition d’un gouvernement est toujours une affaire complexe dans un gouvernement de coalition et par rapport à notre système électoral. Le choix des ministres, mais aussi la répartition des portefeuilles doivent tenir compte de tout un nombre de critères qui sont différents de nominations que l’on ferait au sein d’une entreprise. Nous avons négocié entre les deux partis la répartition des portefeuilles. Il appartient à chaque chef de délégation et parti politique de décider par la suite à qui il attribue tel ou tel portefeuille…
Et vous, vous êtes tenu de dire «oui» à cette proposition?
«Cela s’est fait en concertation entre et moi-même, et en étroite coopération avec , qui a présidé la délégation du CSV. Sur la politique du logement et sur celle de l’immigration, après mûre réflexion et après avoir analysé la complexité des questions qu’il faut aborder, j’ai trouvé essentiel que les deux partenaires de la coalition soutiennent à chaque instant la démarche que le gouvernement entreprend. L’idée de tout regrouper dans un seul ministère nous aurait fait perdre beaucoup de temps puisqu’en matière de logement, il s’agit d’aménagement du territoire, d’environnement, de fiscalité, de logement abordable, d’aides sociales… C’est tellement vaste que le regroupement était techniquement et politiquement impossible.
Aujourd’hui, en ma qualité de chef d’équipe, ensemble avec les ministres compétents, nous allons mettre en œuvre le programme que nous nous sommes donné. Je demande aux citoyens de donner à chaque ministre un peu de temps pour qu’ils puissent démontrer qu’ils sont à la hauteur de la mission que nous leur avons donnée. Cette mission est très claire : exécuter le programme gouvernemental. Ni plus ni moins. C’est un programme ambitieux et pour cinq ans. Et pas pour deux semaines.
Toujours à propos des nominations, quelle a été votre influence dans le choix de comme ministre de la Santé et de la Sécurité sociale?
«C’était mon choix! Je veux avoir un grand débat sociétal sur la viabilité à moyen et long termes de notre système de retraite. J’ai choisi une ministre qui a une grande compétence en matière de systèmes de retraite, ce qu’ignorent beaucoup de gens dans le public, et qui a un style qui lui permet de parler à toutes les couches de la population. Pour moi, le débat sur le financement à moyen et long termes des retraites est un débat qui dépasse de loin le court-termisme d’une tripartite ou de certaines mesures fiscales. Je lui ai demandé de mener ce débat.
La réforme des retraites a pourtant été la grande absente des débats en vue de ces élections législatives…
«Elle n’a pas été abordée du tout. Mais je trouve que c’est de notre responsabilité d’aborder ce sujet de manière réfléchie et calme. C’est peut-être bien qu’il n’ait pas été abordé pendant la campagne à cause de la complexité du sujet et du temps qu’il faut pour en discuter. Maintenant, nous sommes à un moment opportun pour le faire. Cela nécessite du temps, mais nous allons le mener, ce débat.
D’autant que certaines analyses disent que la courbe des réserves va s’inverser dès 2027 et que les caisses, en l’état actuel des choses, seront vides en 2047…
«Il y a plusieurs éléments. Le premier, c’est que nous avons décidé, déjà en 2012, d’un système qui permet d’ajuster certaines choses si, à court terme, il faut agir. Ma réflexion porte plutôt sur les moyen et long termes, parce que je voudrais aborder dans ce contexte aussi toute la discussion sur la croissance, qui est un des éléments qui devront nourrir ce débat. Notre gouvernement n’a pas peur de la croissance. Il faut de la croissance pour avancer dans un pays. Une croissance durable, qui ne signifie pas nécessairement plus de gens, mais une croissance économique néanmoins. Si nous avons une croissance, la date ne sera peut-être pas celle de 2027, mais bien plus éloignée. Le débat que je veux lancer peut avoir différentes ‘avenues’ qu’il faut explorer.
Comment allez-vous engager ce débat?
«Je vais d’abord en discuter avec le gouvernement.
Le nouveau Luc est beaucoup moins stressé.
L’OCDE a publié ses prévisions macroéconomiques ce 27 novembre. -1,1% en 2023, puis une croissance jusqu’à 3% en 2025. Est-ce que ce sont des niveaux suffisants pour que l’économie luxembourgeoise tourne bien et pour maintenir les grands équilibres budgétaires et sociaux?
«Ce sont des niveaux acceptables quand on regarde le reste du monde. Nous sommes dans une phase où macroéconomiquement, en Europe, la croissance est moins forte que celle que nous avons connue au cours des décennies précédentes en dehors de la période de Covid. Je souhaite qu’au moins au niveau luxembourgeois, nous fassions tout pour que la compétitivité des entreprises soit renforcée et que nous puissions augmenter quelque peu la croissance et donc aussi la profitabilité des entreprises, et, par conséquent, agir sur la hausse des salaires des collaborateurs des entreprises et celle des recettes fiscales. Si le cadre que nous allons mettre en place est favorable au développement de l’activité économique, il y aura une croissance inclusive dont profiteront les salariés, les actionnaires et la société en général. C’est la philosophie derrière le programme économique du gouvernement.
Est-ce que vous auriez un objectif chiffré à partager? Un objectif de croissance à une échéance?
«Non, je n’ai pas d’objectif chiffré. Mon objectif est d’avoir une croissance supérieure à celles de nos principaux partenaires économiques.
Et donc vous vous écartez du 2,5% qui a servi de cap ces dernières années…
«Je ne me donne pas d’objectif chiffré parce qu’une économie aussi ouverte que la nôtre dépend de la situation économique de nos partenaires économiques.
La première démarche de cette relance est la baisse des impôts…
«La première démarche est la philosophie qui est derrière ce gouvernement. Beaucoup de secteurs économiques savent que nous souhaitons les soutenir dans leur développement, et cette approche-là génère déjà, je crois, un esprit d’entrepreneuriat, une attitude positive. Nous le démontrons à travers ce que nous voulons faire pour le logement, pour les gens et pour les entreprises. Le premier message est celui-là, c’est un élément presque psychologique. Le deuxième est effectivement cette première mesure que le gouvernement a prise, de baisser les impôts pour tout le monde au 1er janvier pour accroître le pouvoir d’achat. Il y a, là encore, un aspect psychologique : permettre aux gens de mieux vivre et d’utiliser cet argent pour consommer. Ceci va évidemment aussi aider les entreprises de la restauration, de l’artisanat, du commerce. Les mesures fiscales que nous allons prendre dans le domaine du logement au premier trimestre 2024 aideront aussi en ce sens.
Vous avez probablement entendu différents types de critiques de cette première mesure, sur son caractère indifférencié, sur son financement, sur le fait que ce n’est pas un cadeau, mais le rattrapage de l’inflation…
«Le gouvernement n’est pas là pour faire des cadeaux. Face à l’inflation qui est forte, il fallait soutenir la population. Cela avait été promis pendant la campagne électorale. Les deux partis ont été élus avec l’argument qu’il fallait alléger la charge fiscale des classes moyennes. Les classes moyennes, c’est la quasi-totalité de la population. C’est pour cela que nous avons voulu une mesure forte, dont profite l’ensemble de la population, et pas seulement des mesures ciblées qui ne touchent que 10 % de la population. C’est en ligne avec ce qui avait été promis. Nous sommes en démocratie. Les partis qui ont gagné ces élections ont l’intention de faire ce qu’ils ont dit.
Est-ce que vous considérez que cette première mesure est la totalité des allègements d’impôts que vous avez promis pour les personnes physiques ou seulement un point de départ?
«C’est une première étape. Les autres étapes viendront puisque nous avons été mandatés pour cinq ans. Nous verrons la situation économique générale, mais aussi la grande réforme des classes d’impôts, qui sera un gros travail technique, mais aussi politique. Dans ce contexte, nous envisagerons d’autres mesures. La fiscalité doit être vue en même temps que les mesures sociales. Certaines des mesures permettront aux jeunes d’acquérir un logement, d’autres concerneront l’allocation de vie chère, etc. Il faut regarder le tout et pas seulement cette première mesure alors que nous ne sommes au gouvernement que depuis une semaine. C’est un programme sur cinq ans. Nous verrons aussi pendant une période transitoire comment alléger la fiscalité de la classe 1A. Il y aura d’autres allègements.
Peut-on financer ces mesures par la croissance? Cette théorie est balayée par le président du Conseil national des finances publiques, Romain Bausch.
«Toute dépense aide la croissance. Il est vrai qu’une partie est exportée, mais une autre partie reste au Luxembourg. J’entends ces remarques, mais je ne suis pas tout à fait convaincu. Nous avons par le passé démontré le contraire. Si vous baissez la fiscalité, notamment des entreprises, vous attirez de nouvelles activités économiques, et cela renforce la compétitivité et la croissance de l’économie. J’ai la ferme intention de soutenir l’investissement dans la transition écologique et digitale des entreprises. Nous avons l’intention de baisser, au cours de cette législature, l’impôt sur le revenu des collectivités. Tout cela générera de la croissance.
Est-ce que vous avez un calendrier en tête pour les allègements fiscaux des entreprises?
«Sur toutes les mesures fiscales, je vais vous donner la même réponse: nous allons le faire au cours de cette période qui vient de commencer. Je suis en fonction depuis une semaine. Permettez-moi de discuter du calendrier d’abord avec mes collègues du gouvernement. L’objectif, la direction, la trajectoire sont clairs.
Il y a un impôt sur lequel nous ne sommes pas sûrs d’avoir bien compris la formulation de l’accord de coalition, c’est l’impôt foncier. Est-ce qu’il a vocation à augmenter globalement, comme le voudraient le FMI ou l’OCDE, ou est-ce que ces augmentations seront vraiment ciblées pour mobiliser les terrains?
«L’impôt foncier sera augmenté en ligne avec le projet déjà soumis par le précédent gouvernement, mais fortement critiqué par le Conseil d’État. Ce projet doit être entièrement revu. Mais l’impôt foncier ne correspond plus à la réalité économique. La taxe de mobilisation des terrains s’y ajoute. Elle s’applique aux terrains vides. Nous allons travailler là-dessus, mais cela prendra un certain temps.
Sur le logement – et vous allez probablement nous répondre la même chose que sur la fiscalité – avez-vous, par exemple, une idée du nombre de logements que vous voulez mettre sur le marché chaque année? Ou même sur cinq ans? Histoire que l’on puisse avoir un indicateur qui permette de jauger de l’efficacité du gouvernement.
«Non. Tous ceux qui au Luxembourg et à l’étranger annonçaient des chiffres n’ont jamais réussi à atteindre ces objectifs. Il y a tellement de facteurs dont il faut tenir compte. C’est pour cela que je préfère avoir une trajectoire plutôt que de dire qu’il y aura autant de logements. Nous allons essayer d’augmenter substantiellement l’offre. C’est là-dessus que nous allons travailler. Les mesures fiscales et les mesures de procédures, dont nous avons discuté en détail lors des négociations de coalition, j’en suis convaincu, vont contribuer à nous permettre de réaliser cet objectif.
Les données économiques changent parfois en fonction de la géopolitique, de ce qui se passe en Chine et aux États-Unis. Nous avons aujourd’hui des données qui demain pourraient être différentes. Ce que nous allons faire en matière de logement est sous notre contrôle, et nous ne dépendons pas de l’extérieur. En changeant quelque peu les règles en matière environnementale par rapport au logement, en y introduisant le principe de proportionnalité et d’efficacité, nous pouvons accélérer la construction de logements abordables et de logements tout court. C’est ça, notre objectif.
Quel regard avez-vous porté sur les deux Assises nationales du logement? Au début, on pouvait se dire que tout le monde était réuni et qu’il allait en ressortir quelque chose de positif. Mais, à la sortie, on n’a pas l’impression que cela se soit passé comme ça… Comment allez-vous mettre ce chantier en œuvre de manière plus efficace? On sait que les communes pourraient être un grand levier, mais beaucoup de bourgmestres ont peur de devoir aussi assumer la construction d’une école ou l’installation de ceci ou de cela…
«D’abord, nous avons décidé d’un certain nombre de mesures en faveur du développement de logements. Alors qu’un certain nombre de mesures proposées par le précédent gouvernement avaient un effet contreproductif, comme la loi sur le bail à loyer…, cette coalition a arrêté des mesures fiscales, de procédures, de compensations et autres, qui tracent clairement le chemin que nous voulons emprunter. C’est une première approche différente, rendue possible par le fait que les libéraux et les chrétiens-démocrates partagent la même analyse de la situation et croient aux mêmes moyens pour atteindre ces objectifs. C’est une différence majeure avec la coalition autrement composée par le passé.
La deuxième chose, c’est que le gouvernement va consulter ces acteurs. Je réfléchis encore sur le moyen approprié, réunions bilatérales d’abord, réunions à plusieurs ensuite, pour avancer. Les communes, tout comme l’artisanat, sont des acteurs clés. Je suis convaincu que le secteur public seul n’a pas les moyens de réaliser cet objectif. C’est encore une différence. Nous souhaitons associer le secteur privé. L’État aura le lead.
Est-ce une question d’argent? Faut-il un choc «financier»?
«Il faut d’abord un état d’esprit, accélérer les procédures et les faciliter. Et il faut mettre de l’argent. Mettre seulement de l’argent n’accélérera pas la construction.
L’enveloppe, elle s’exprime en quoi? En milliards ? En centaines de millions?
«Je ne vous donnerai pas de chiffre parce que l’argent n’est pas l’élément clé pour avancer rapidement.
L’élément clé, c’est que les acteurs aient envie d’avancer rapidement ensemble?
«Absolument!
Y compris les promoteurs immobiliers?
«Tous les acteurs.
Parlons de dette. Le seuil de 30% a été abandonné, annonce de votre ministre des Finances, Gilles Roth, au bénéfice d’une trajectoire et de la préservation du triple A.
«Le nouveau gouvernement, composé du CSV et du DP, est un gouvernement qui a la même approche des finances publiques. Deux partis qui ont été historiquement en faveur de finances publiques stables et pour éviter une dette trop élevée. Dans ce contexte politique, un chiffre par nature arbitraire ne nous a pas semblé nécessaire. Nous souhaitons avoir une trajectoire qui puisse être expliquée à la fois à notre population, aux autorités européennes et aux agences de notation.
Avec la philosophie qui est derrière ce programme gouvernemental, avec cet engagement de maintenir en toute circonstance le triple A, en n’utilisant la dette que pour des dépenses qui vont renforcer le tissu économique et social du pays – énergies renouvelables, logements abordables –, un seuil arbitraire ne serait pas la bonne approche. La dette ne va pas continuellement augmenter par rapport au PIB, ce serait mauvais pour la capacité de remboursement de l’État, surtout en temps de taux d’intérêt élevés.
Dans sa note au formateur, le directeur du Trésor disait qu’au premier trimestre 2024, il serait utile de lancer un emprunt.
«Les notes au formateur n’engagent pas le gouvernement! Il est clair que certaines dettes qui viennent à échéance doivent être renouvelées. C’est une approche de trésorerie. Alors que mes remarques concernent l’approche politique par rapport à la dette.
Donc pas d’emprunt au premier trimestre 2024?
«Je ne me prononce pas là-dessus. Nous verrons la situation des marchés, de la trésorerie et des échéances de la dette début 2024.
Peut-on imaginer qu’une prochaine émission obligataire puisse être réservée aux Luxembourgeois? Une demande assez récurrente…
«Je suis très favorable à cette option.
Des acteurs invitent à une version décentralisée. Dans le cadre de la finance décentralisée, où, disent-ils, le Luxembourg a une carte à jouer. La blockchain, l’euro numérique, est-ce que ce sont des choses que vous considérez dans ce que doit suivre la place financière?
«Toutes les bonnes idées méritent toujours examen. La place financière doit continuer à évoluer dans le contexte des règles européennes. Elle est tellement ouverte, donc cela doit s’inscrire dans une démarche européenne. Je veux renforcer à chaque instant la diversification de cette place financière. Par ailleurs, l’État ne doit pas tout financer lui-même et j’ai l’intention d’examiner, avec le ministre des Finances et d’autres collègues, des voies de financement alternatives pour les grands projets d’infrastructures…
Des partenariats public-privé?
«Entre autres. Ce qui s’est fait au niveau européen avec le programme d’investissement donne des pistes sur lesquelles nous devrions réfléchir. L’État pourrait garantir une partie, on lèverait des capitaux privés. Il y a tout un tas d’instruments que nous allons examiner en impliquant la SNCI ou la BEI. Nous pourrions devenir plus actifs et plus créatifs que par le passé.
Mettre seulement de l’argent n’accélérera pas la construction.
La place financière est indispensable à l’économie luxembourgeoise, mais la plupart de ses activités motrices arrivent à un niveau de maturité qui ne permet plus d’espérer les niveaux de croissance de ces dernières années. C’est un risque?
«Je ne partage pas cette analyse. Il y a 30 ans, on disait déjà la même chose. Il y a 20 ans, on disait la même chose. La Place s’est toujours développée et, sous ce gouvernement, elle a encore plus de chances de se développer. Les deux partis ont une approche très ouverte et sont prêts à la soutenir. Nous allons tout faire pour qu’elle reste compétitive par rapport à nos principaux concurrents et amis, pour qu’au niveau européen, nous puissions tout faire pour qu’il y ait des conditions de level playing field et que le marché unique des services financiers fonctionne vraiment.
Je suis assez positif par rapport au développement de la Place, qui, comme tout secteur économique, doit s’adapter à l’environnement qui change. La digitalisation peut aussi apporter de nouveaux créneaux, la blockchain et autres. Il faut travailler là-dessus, il faut renforcer tout cela et créer le meilleur cadre possible. Nous le ferons en étroite concertation avec les acteurs économiques. C’est la philosophie qui m’importe. Je ne gouverne pas en théorie, mais avec les acteurs économiques, en les écoutant et en faisant les arbitrages politiques qui s’imposent.
Comment comptez-vous réformer le Haut Comité de la place financière?
«Je laisse cela entre les mains du nouveau ministre des Finances. Fondateur de ce haut comité il y a une quinzaine d’années, je souhaite que ce soit davantage qu’un simple forum de discussions. Qu’il y ait un calendrier clair avec des mesures concrètes qui puissent en sortir.
Est-ce que, outre la taxe d’abonnement, la contribution aux régulateurs financiers, l’indexation est un problème pour les acteurs du secteur financier qui ont de la substance au Luxembourg?
«Le gouvernement a convenu de maintenir l’indexation pour des raisons de paix sociale et de stabilité. Si plusieurs tranches devenaient payables au cours de la même année, nous prendrons d’autres mesures pour assurer la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des personnes. Face à une inflation importante, nous devons prendre d’autres mesures pour soutenir et maintenir l’activité économique. Nous le ferons.
La grève en ce moment chez Ampacet est dans le prolongement de difficultés de l’industrie au Luxembourg, qui a été maintenue peu ou prou à flot à coups d’engagements financiers de l’État pour moderniser son outil de travail. À peine arrivée au Luxembourg, Freyr est déjà repartie aux États-Unis pour profiter du programme d’investissement de Joe Biden. Comment allez-vous aborder cette question?
«Je veux absolument maintenir et développer tous les secteurs économiques au Luxembourg, y compris l’industrie. L’Europe doit avoir une industrie forte. Les moyens mis en œuvre aux États-Unis ne sont pas à la disposition de l’Europe puisque nous n’avons pas ces mesures fiscales à disposition. Mais je suis très déterminé, et c’est plus facile dans le gouvernement actuel, grâce à sa composition, de faire en sorte que les entreprises voient en l’État quelqu’un qui les aide à se développer.
C’est au niveau des autorisations, de l’approche générale que je souhaite avoir du point de vue de l’administration, que les entreprises voient de nouvelles possibilités d’investir, de créer de nouveaux emplois. Nous allons soutenir les entreprises. L’industrie est un élément clé, j’en ai d’ailleurs discuté à Paris avec le président français, Emmanuel Macron. Nous sommes alignés sur cette idée que l’Europe, au niveau technologie, innovation et production, ne traîne pas derrière les autres grands blocs économiques. Nous devons agir en conséquence. C’est un élément essentiel. Je soutiendrai d’ailleurs les démarches d’autres pays comme la France et qui vont dans le même sens.»
Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de , paru le 12 décembre 2023. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.
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