qui a sonné comme , le LSAP est resté offensif vendredi lors de son bilan parlementaire. Il a notamment réitéré ses annonces de la veille, insistant sur la nécessité d’«une plus grande équité fiscale».
Bien sûr, les crises à répétition ont entamé les finances publiques. Mais, contrairement au DP qui s’est posé en garant de l’orthodoxie budgétaire, le LSAP a déclaré ne pas être «d’avis que cela signifie qu’il n’y ait plus du tout de marge de manœuvre pour une réforme fiscale». De fait, pour le parti socialiste, si la situation «ne permet pas de distribuer des cadeaux fiscaux à tout le monde», il reste possible de redistribuer au sein du système car il est «indispensable» d’«alléger la charge des bas salaires». Surtout dans un système qui, selon le président du groupe parlementaire, , «n’est pas totalement juste».
Dans cette perspective, le LSAP a persisté sur son idée de réintroduire un impôt sur la fortune, déjà annoncé la veille, ou sur la suppression d’avantages accordés aux propriétaires de plusieurs biens immobiliers ou de terrains constructibles en friche. De telles propositions ne sont désormais «pas des tabous pour le LSAP».
Ne pas perdre de vue les plus faibles
Dans le même ordre d’idées, le LSAP a insisté sur le fait qu’«il ne faut pas perdre de vue les plus faibles». Notamment au niveau de la transition énergétique. «La lutte contre le changement climatique ne doit pas se faire sur le dos des personnes socialement défavorisées», considère le parti socialiste, qui montre ainsi une hiérarchie des priorités différente de celles de déi Gréng sur la thématique environnementale.
Ainsi, pas question d’avoir des taxes écologiques, sur le principe du pollueur-payeur, sans «qu’une compensation sociale soit prévue». «Ce sont dans ces périodes de multi-crises que les gens qui sont le plus impactés, qui en ont le plus besoin, attendent le LSAP. Et je peux vous assurer que nous sommes là», a assuré Yves Cruchten.
Après des sur l’obligation vaccinale et une , le LSAP n’a pas manqué de tacler ses adversaires politiques, membres de la majorité inclus. Le parti socialiste a ainsi considéré que, «contrairement à d’autres partis, [il] n’a pas dû modifier sans cesse sa position à propos de cette question», visant le CSV, mais aussi ses partenaires de coalition DP et déi Gréng, qui en faveur d’une obligation vaccinale lors de l’hiver dernier. Avant de faire ces dernières semaines.
Coalition fragilisée?
«J’ai tenu deux débats à la chambre sur l’obligation vaccinale, un en janvier et un hier. Et j’ai pu tenir le même hier qu’en janvier parce que notre position n’a pas changé», indique Yves Cruchten. Il est vrai que LSAP avait quant à lui fait preuve l’hiver dernier de qualités d’équilibrisme éprouvées en se prononçant tout en ne dissimulant pas ses profondes réticences. Le parti socialiste aurait pu alors se voir reprocher un manque de courage politique du fait qu’il n’assumait pas clairement ses positions au sein de la coalition. Il peut maintenant tenter de s’enorgueillir d’avoir eu une analyse plus fine de la situation que ses adversaires.
À la question de savoir si la coalition gouvernementale se voyait fragilisée avant une année électorale 2023 plus que chargée, Yves Cruchten a temporisé: «Pour le moment, ce n’est pas l’impression que j’ai.» Pour le moment.