Louis Linster est le «Jeune chef de l’année» Gault&Millau Luxembourg 2021. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Louis Linster est le «Jeune chef de l’année» Gault&Millau Luxembourg 2021. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Dans la famille Linster, je demande le fils! Le «Jeune chef de l’année» Gault&Millau Luxembourg est Louis Linster, qui impose son prénom tranquillement, mais sûrement, sans jamais renier l’héritage de sa mère Léa.

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours, Louis?

Louis Linster. – «J’ai clairement grandi dans le restaurant Léa Linster: nous habitions au-dessus, et dès mon plus jeune âge, je me baladais en salle et en cuisine! Grâce au parcours de ma mère et à son prix Bocuse d’Or, j’ai eu aussi l’opportunité, très jeune, de rencontrer de très grands chefs à la réputation mondiale... Mais à la fin de mon internat général à Echternach, j’ai décidé de suivre une voie différente et d’étudier l’économie en Suisse. Je suis revenu effectuer ma troisième année de ‘bachelor’ au Luxembourg afin de pouvoir aider au restaurant en parallèle, notamment pour la partie business. Mais au bout d’un moment, la cuisine m’a attiré à elle, et je me suis dit qu’on pouvait faire évoluer les choses. J’ai appris en autodidacte dans cette cuisine, mais aussi grâce au palais affûté que j’ai heureusement hérité de ma mère! Après quelques années passées à travailler ensemble, nous avons décidé que je pouvais prendre les rênes du restaurant en 2017, aux côtés de ma compagne, Njomza, qui gère la salle et le pendant administratif. On doit tous les deux être assez polyvalents dans un établissement familial comme le nôtre! 

Trois ans plus tard, vous devenez «Jeune chef de l’année» au Gault&Millau. Quel est votre état d’esprit, quelques jours après cette distinction prestigieuse?

«Je suis toujours très fier et très content. Sans forcément viser les récompenses, je vise clairement à toujours faire mieux, à me dépasser, à réinventer notre cuisine et satisfaire notre clientèle. Il y a beaucoup de joie après ce prix, mais c’est une période particulière pour le recevoir, et il y a aussi de l’appréhension. 2020 est une année très longue, où nous avons travaillé d’arrache-pied, même pendant le confinement, et pendant laquelle les vacances étaient aux abonnés absents. Le risque de mesures plus strictes pèse toujours, et rien n’est sûr pour les fêtes de fin d’année... 

Quelles sont vos envies et vos inspirations du moment en cuisine? Avez-vous des projets au restaurant?

«Je dirais que j’ai deux sources d’inspiration pour ma cuisine: tout d’abord, mes voyages et les expériences culinaires que je peux faire, mais aussi notre clientèle. Chez Léa Linster, nous avons traditionnellement une clientèle habituée, dont une partie me connaît depuis que je suis tout petit! Lorsque j’ai commencé à expérimenter en cuisine, il a fallu convaincre ces clients, un peu sceptiques de prime abord. Mais ensuite, ce sont eux qui sont devenus demandeurs de nouveautés. De plus, notre approche pendant et après le confinement nous a amené une nouvelle clientèle curieuse et enthousiaste. Un des aspects de mon travail qui me fait le plus plaisir, c’est de voir que ma cuisine réussit à séduire aussi bien des jeunes qui ne sont jamais venus chez nous avant, qu’un monsieur de 90 ans qui m’a vu faire mes premiers pas... Pour ce qui est de la carte, je vais avoir du mal à vous répondre, car nous allons fermer six semaines en janvier pour refaire complètement la cuisine. C’est la première fois en 30 ans que nous fermons de la sorte, et je vais avoir pas mal de temps pour faire parler mes envies sur une toute nouvelle carte, qu’il faudra venir découvrir, du coup! 

Si vous pouviez cuisiner aux côtés de quelqu’un le temps d’une soirée, qui serait cette personne?

«Je pense à deux personnes, lorsque vous me posez cette question: ma mère, tout d’abord, avec qui j’adorerais cuisiner des plats de la ‘grande époque’, quand j’étais encore tout jeune. J’ai du mal à me souvenir des saveurs d’alors, et j’adorerais qu’on ravive ma mémoire avec ça... L’autre, c’est un chef chez qui je suis toujours surpris par des goûts et des parfums incroyables, comme nulle part ailleurs: Pierre Gagnaire!»

17, route de Luxembourg, Frisange

T. 23 66 84 11

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