Michel Barnier durcit le ton alors que Londres n’a pas répondu aux questionnaires permettant d’évaluer l’équivalence de la régulation financière post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’UE. (Photo: Shutterstock)

Michel Barnier durcit le ton alors que Londres n’a pas répondu aux questionnaires permettant d’évaluer l’équivalence de la régulation financière post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’UE. (Photo: Shutterstock)

Le Royaume-Uni devait rendre, mardi, ses réponses à 28 questionnaires d’équivalence de la régulation financière. En leur absence, le passeport européen s’avère compromis une fois le Brexit consommé.

Mardi s’éteignait la possibilité pour le Royaume-Uni de demander la prolongation de la période de transition avant sa sortie définitive de l’UE. Une option boudée par Londres, tout comme l’échéance pour justifier de l’équivalence de sa régulation financière avec les règles européennes.

Sur les 28 questionnaires remis par la Commission au gouvernement britannique – soit plus de 1.000 pages –, seuls quatre ont été remplis et transmis, avait indiqué lundi Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission.

Si les deux parties avaient conclu à l’équivalence de leur régulation financière à la date du 30 juin, les secteurs financiers britannique et européen auraient pu continuer à travailler ensemble de la même façon qu’aujourd’hui.

Nous ne donnerons des équivalences que lorsque cela sera dans l’intérêt de l’Union, de notre stabilité financière, de nos investisseurs et de nos consommateurs.

Michel Barniernégociateur en chef de l’UE pour le Brexit

Si le Trésor britannique se montrait confiant ces dernières semaines, assurant qu’un accord d’équivalence allait dans l’intérêt du Royaume-Uni comme de l’UE, Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, affichait une autre position mardi. «Nous devons veiller à nos intérêts à long terme, au-delà des adaptations de court terme. Nous ne donnerons des équivalences que lorsque cela sera dans l’intérêt de l’Union, de notre stabilité financière, de nos investisseurs et de nos consommateurs.» Bruxelles craint en effet – à juste titre – que Londres ne profite du Brexit pour alléger sa régulation afin de gagner en attractivité.

La City est donc laissée dans l’expectative et suspendue à des équivalences pour savoir si ses assureurs, banquiers, etc. pourront opérer sur le continent européen après le 1er janvier 2021.

«Cela ne devrait pas vous surprendre», ajoute M. Barnier, appelant les Britanniques à «être prêts à de grands changements le 1er janvier 2021». «Nous vous avertissons de cela depuis trois ans.»

Démarches au Luxembourg pour les ressortissants britanniques

Par ailleurs, les ressortissants britanniques et les membres de leur famille résidant au Luxembourg peuvent dès maintenant remplir leur demande de délivrance d’un nouveau document de séjour leur permettant de rester au Luxembourg après la sortie officielle du Royaume-Uni de l’UE.

Cette demande doit être introduite avant le 30 juin 2021. Formulaire et informations sur le site alimenté par le ministère des Affaires étrangères.