Les fruits et légumes emballés dans du plastique vivent leurs derniers mois d’existence au Luxembourg: ils seront bannis des linéaires des supermarchés en juillet 2023, en deçà de 1,5kg. (Photo: EU)

Les fruits et légumes emballés dans du plastique vivent leurs derniers mois d’existence au Luxembourg: ils seront bannis des linéaires des supermarchés en juillet 2023, en deçà de 1,5kg. (Photo: EU)

Des centres de recyclage dans les supermarchés à l’introduction de consignes sur les boissons, la loi déchets va chambouler le quotidien des résidents, mais aussi des distributeurs alimentaires luxembourgeois à qui le projet ne plaît pas.

L’histoire ne dit pas s’il sera emballé ou pas, mais une chose est certaine: le «paquet déchets», qui comporte cinq projets de loi dédiés aux emballages et au recyclage, sera débattu et voté ce mercredi après-midi à la Chambre des députés.

Concrètement, les supermarchés de plus de 400m2 devront proposer un espace dédié à la collecte des emballages usagés dès le 1er janvier 2023. Un an plus tard, ça sera au tour des grandes surfaces de plus de 1.500m2 d’introduire le procédé. Selon la CLC, la mesure devrait toucher d’abord 136 commerces, puis 45 supplémentaires, pour un coût additionnel de main-d’œuvre de 12 millions d’euros.

«C’est aberrant de penser qu’à côté de Valorlux, un système financé par les commerces, ces derniers devront instaurer un second dispositif. Et il est difficile d’imaginer qu’un consommateur qui n’a pas adhéré à la collecte de déchets en porte-à-porte grâce aux sacs bleus soit désireux d’embarquer ses emballages usagés dans sa voiture pour les déposer à l’entrée de son supermarché», commente Claude Bizjak, directeur adjoint de la CLC.

Une consigne, mais pas de date

L’organisation patronale  au projet de loi ne cache pas sa déception de voir le texte bientôt adopté.  – qui représente 90% des distributeurs alimentaires du Luxembourg –, le duo réclame le report du vote de mercredi.

Celui-ci devrait engendrer l’interdiction de vente sous emballage des fruits et légumes en deçà de 1,5 kg dès juillet 2023. Autre changement annoncé, l’introduction d’une consigne sur toutes les boissons suscite l’incompréhension des professionnels de la grande distribution qui redoutent un réétiquetage des bouteilles et une entrave à la libre circulation des biens et des services.

Le texte ne précise pas la date d’entrée en vigueur de la messe, qui reste à définir via un règlement grand-ducal selon son rapporteur, (déi Gréng). L’écologiste défend l’ambition du paquet législatif et insiste sur le fait que «des adaptations ont été consenties et les délais allongés pour permettre une meilleure mise en œuvre par les acteurs concernés».

La restauration également impactée

Les textes n’épargnent pas non plus la restauration, qui va devoir trouver un moyen de mettre à disposition des clients des emballages réutilisables pour la vente à emporter et la livraison à domicile. Si introduite en 2018 est un premier pas, reste maintenant à trouver son équivalent pour les pizzas et autres plateaux de sushis.

Enfin, les emballages de convenance comme ceux entourant un sandwich préparé minute ou de la charcuterie achetée à la découpe devront être facturés. À côté de l’écosac et du , les contenants réutilisables pourraient donc faire leur apparition dans les objets nécessaires aux courses alimentaires au Grand-Duché.