Une motion a été adoptée à la Chambre pour réformer la loi sur l’intégration au Luxembourg. (Photo d’archive / Maison Moderne)

Une motion a été adoptée à la Chambre pour réformer la loi sur l’intégration au Luxembourg. (Photo d’archive / Maison Moderne)

La politique d’intégration luxembourgeoise devrait être prochainement modernisée. Une motion a en tout cas été adoptée jeudi à la Chambre des députés pour l’élaboration d’un projet de réforme de loi sur ce thème.

La question de la politique d’intégration au Luxembourg était au cœur de la séance publique du jeudi 28 janvier au Cercle Cité. La Chambre des députés a in fine adopté une motion pour l’élaboration d’un projet de réforme de loi sur ce sujet. Une question «jusqu’à présent négligée», selon le député  (CSV), à l’origine d’une interpellation sur ce thème. 

En quoi la politique d’intégration luxembourgeoise doit-elle être améliorée?

Paul Galles. – «Il y a une loi qui date de . Mais le concept de base pose problème. Si on parle d’intégration, on parle d’un groupe qui en intègre un autre. Donc on fait déjà une différence entre les deux. Alors qu’on est dans une société tellement multiculturelle au Luxembourg, qu’on doit avoir une autre approche.

Que proposez-vous de concret dans ce sens?

«Il y a de bons instruments, mais qui ne fonctionnent pas dans la réalité, et qu’il faut réformer. Par exemple, le contrat d’accueil et d’intégration (CAI). Il comporte plusieurs propositions, comme des cours de langues, des rencontres, des informations. Mais ils ont lieu la semaine et le soir, et ceux qui ont des familles ou travaillent n’ont pas le temps. Il faudrait les organiser le week-end, ou proposer une garde des enfants.

Une autre proposition, centrale, serait de réformer le Conseil national pour étrangers (CNE). On pourrait envisager de le relier plus étroitement aux commissions consultatives au niveau communal. Pour toutes les lois, leur demander automatiquement un avis, comme on le fait avec les chambres professionnelles. Pour cela, il faudrait professionnaliser la structure.

Ensuite, il faudra un monitoring scientifique et une évaluation régulière de l’état des choses.

Vous avez également émis des propositions spécifiques aux frontaliers…

«J’ai demandé un concept systématique pour une bonne politique de la Grande Région. Donner aux frontaliers plus de possibilités d’apprendre la langue, de vivre une culture d’intégration dans les entreprises. Parfois, j’ai l’impression que la politique gouvernementale a tendance à garder bien loin de nous leurs besoins, alors qu’on accepte volontiers leur apport économique.

Qu’en est-il des réfugiés?

«Il n’y a pas assez de logements, donc les bénéficiaires de protection internationale restent dans les foyers, et les communautés se retrouvent toujours entre elles. J’ai proposé de faire un grand screening des bâtiments publics au Luxembourg, pour savoir si certains sont libres. Il serait aussi intéressant de mieux répartir les réfugiés sur toutes les communes.

Et des sans-papiers?

«J’ai demandé au gouvernement s’il n’était pas possible de régulariser leur situation, mais il ne s’est pas exprimé à ce sujet.

Une motion a finalement été adoptée pour l’élaboration d’un projet de réforme. Quel sera le calendrier?

«Il va y avoir des groupes de discussion thématiques. La consultation publique va continuer. Après, le ministère va revenir à la Chambre pour faire le report. On va en rediscuter, puis démarrer le processus d’écriture de la loi. J’imagine que, pour des raisons électorales, on va essayer de proposer la loi avant les prochaines élections (en 2023, ndlr).»