C’est dans le très bel atrium de PwC Luxembourg qu’a eu lieu la première des tables rondes préélectorales proposées par le Paperjam + Delano Business Club. Avec comme thème la crise du logement et l’ambition de répondre à cette question: quelles solutions pour demain.
En prélude aux échanges, , rédactrice en chef de Paperjam Architecture + Real Estate, a dressé un état des lieux en s’appuyant sur de nombreuses données chiffrées. Le constat est inquiétant. Et est devenu un sujet de préoccupation majeur au sein de la population. «Lors du dernier Politmonitor, réalisé en novembre 2022, la question du logement abordable arrive en tête des préoccupations pour 75% de la population interrogée», souligne Céline Coubray.
Si les prix ont souvent été «la douleur principale», c’est la quantité de logements disponibles qui est le cœur de la crise. Croissance de la population et développement économique y ont contribué. Sans que les politiques menées ces 20 dernières années, et même avant, parviennent à endiguer le problème. «Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que ces derniers mois, cette problématique s’est mutée et, de la question de l’accès à la propriété d’un logement, et si possible abordable, nous sommes passés à la simple question de l’accès au logement, au simple fait d’avoir un toit sur sa tête, que ce soit en acquisition ou à la location», analyse Céline Coubray. Ce qui «met en danger la compétitivité et la croissance du pays. Sans même évoquer le péril pour l’équité et la cohésion sociale.»
Depuis le début de l’année, tous les indicateurs sont au rouge.
Les causes sont nombreuses:
– Depuis plus de 15 ans, les prix du marché de l’immobilier résidentiel au Luxembourg sont en très forte progression. Pour ne reprendre que les chiffres ces dernières années, la hausse annuelle moyenne des prix du logement (appartement et maison confondus) était de +10,1% en 2019, +14,5% en 2020 et +13,9% en 2021. Par contre, cette année, selon le Statec et l’Observatoire de l’Habitat, l’évolution des prix en 2022 a été moins forte que les années précédentes puisqu’elle plafonne à +9,6%, ce qui reste toutefois une hausse importante, tout en étant une décélération.
– Les terrains sont rares et donc chers, tandis que la demande qui est supérieure à l’offre tend toujours plus le marché. «Par ailleurs, la densité de construction est souvent faible, ne permettant pas de construire de nombreux logements», analyse Céline Coubray.
– Lenteurs administratives, manque de main-d’œuvre dans les entreprises, crise Covid, difficulté d’approvisionnement de certains matériaux, inflation jouent aussi sur la hausse des prix.
– Taux d’intérêt en croissance depuis plusieurs mois. Le taux d’effort des ménages étant sans cesse plus grand, notamment pour les locataires. «En 2019, le taux d’effort des locataires s’élève à 37,3%, contre 29,5% pour les propriétaires avec un emprunt encore en cours. Quant au taux d’effort des locataires du 1er quintile de niveau de vie (20% des ménages les moins aisés), il est de 50% en 2019.»
Du coup, «depuis le début de l’année, tous les indicateurs sont au rouge. Le marché est en panne. Les ventes de logements sont en chute, que ce soit en bien existant et encore plus en VEFA. Selon le dernier rapport de l’Observatoire de l’habitat publié tout dernièrement, on constate une baisse de 48,3% des ventes en VEFA à l’échelle nationale par rapport au quatrième trimestre 2021.»
Et le nombre de logements neufs qui sortiront de terre au cours des deux prochaines années sera de 2.000 selon les estimations, au lieu de 3.500 habituellement… alors qu’il en faudrait a minima 7.340.
Crise du logement, crise de la construction… «Un levier d’action important est indéniablement le pouvoir politique», a conclu Céline Coubray avant de lancer le débat.
Plus de contenus sur la table ronde logement
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Les prochaines tables rondes du Paperjam + Delano Business Club auront lieu:
– le 4 mai:
– le 6 juin:
– le 27 juin:
– le 19 septembre: