La tentation technologique est forte. Elle promet des gains de productivité, une rationalisation des décisions d’investissement, une meilleure conformité aux exigences réglementaires, et même une capacité d’analyse supérieure aux meilleurs experts humains. Mais a-t-elle véritablement les moyens de tenir ses promesses, d’allier performance et individualisation tout en garantissant une protection absolue des données personnelles et financières de ses utilisateurs?
D’autant que la gestion de fortune ne se réduit pas à des algorithmes et des modèles prédictifs. Comment le conseiller peut-il préserver son rôle unique, cette relation de confiance patiemment construite au fil des décennies et parfois transmise sur plusieurs générations? Son expertise ne repose pas uniquement sur des chiffres, mais sur une capacité à écouter, comprendre, anticiper les non-dits, gérer des situations familiales complexes, souvent bien plus subtiles que ce qu’un algorithme pourrait modéliser.
La nouvelle génération de clients, ces «digital natives», attend une expérience fluide et connectée, mais pas une gestion désincarnée, assurent de nombreux experts du secteur. L’adhésion aux nouvelles technologies reste lente, non par résistance au changement, mais parce que la confiance est l’actif le plus précieux dans ce métier.
Non, le défi ne sera pas technologique. Mais philosophique: jusqu’où laisser l’algorithme décider à la place de l’humain?
Cet article a été rédigé pour l’édition magazine du supplément , parue le 26 mars. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.
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