Le FMI table sur une augmentation de la croissance du Luxembourg sous réserve que le secteur immobilier ne dérape pas. (Photo: Shutterstock)

Le FMI table sur une augmentation de la croissance du Luxembourg sous réserve que le secteur immobilier ne dérape pas. (Photo: Shutterstock)

Au terme de sa visite d’évaluation annuelle, le Fonds monétaire international incite le Luxembourg à surveiller les évolutions de son secteur immobilier et à diversifier ses recettes fiscales.

Anna Shabunina, chef de mission du FMI pour le Luxembourg, s’est montrée «prudemment optimiste» quant aux perspectives économiques des prochains mois. Après une année de croissance plus lente et inégale que prévu à 0,5% «à cause d’une consommation privée en deçà des attentes», le FMI s’attend à une croissance de 2% en 2025 «soutenue par un rebond de la demande intérieure et un retour de confiance». Croissance qui s’accélérera autour de 2,5 à 2,7% en 2027, «soutenue par la demande intérieure, la baisse des taux d’intérêt et la confiance du marché».

Forte hausse des prêts non performants

Des chiffres qui restent conditionnés à l’évolution de facteurs externes principalement liés aux évolutions géopolitiques et d’un facteur interne: l’ajustement en cours dans les secteurs de l’immobilier et de la construction. Anna Shabunina s’est dite inquiète face à «l’augmentation généralisée des prêts non performants dans les portefeuilles des banques». Cette part est passée en quelques années de 2% de moyenne historique à 3,4%. Pour 2023, la Banque centrale du Luxembourg estimait ces taux non performants à 1,8%, un taux supérieur de 0,3 point de pourcentage à la moyenne européenne.

«Bien que partant de faibles niveaux, cela reste gérable et la plupart des banques sont capables d’absorber des pertes importantes. Cependant, leur résilience doit être préservée et les vulnérabilités doivent continuer à être étroitement surveillées, en particulier dans le secteur de la construction immobilière où persistent des problèmes de confiance», poursuit l’experte.

Diversifier les recettes fiscales

Ce problème mis à part, le Luxembourg reste un bon élève au regard des critères du FMI.

Qui donne un satisfecit au gouvernement pour «sa politique budgétaire équilibrée» et «salue les efforts de réduction des dépenses». Tout en insistant sur la nécessité de réformes fiscales «neutres». Autrement dit des «réformes fiscales qui devraient viser à maintenir les recettes ou à défaut compenser un surplus de dépenses prévisibles notamment dues au vieillissement de la population en diversifiant les recettes budgétaires via l’impôt foncier, la fiscalité environnementale et la TVA».

Satisfecit également quant à la volonté de réforme du régime des pensions «pour éviter des ajustements plus importants à l’avenir qui affecteraient de manière disproportionnée les générations futures».