La Chambre de commerce continue à s’opposer de manière globale à l’indexation automatique sur base de l’évolution des prix à la consommation. (Photo: Edouard Olszewski/archives)

La Chambre de commerce continue à s’opposer de manière globale à l’indexation automatique sur base de l’évolution des prix à la consommation. (Photo: Edouard Olszewski/archives)

La Chambre de commerce vient de rendre son avis quant au projet de loi établissant l’indice des prix à la consommation pour 2022. Dont le mécanisme de pondération devrait être, selon elle, affiné.

Au Luxembourg, l’indexation des salaires est un mécanisme automatique tenant notamment et principalement compte de l’inflation, donc des prix à la consommation. Chaque année, un nouveau règlement grand-ducal doit en fixer le schéma de pondération.

La consommation des ménages ayant été fortement impactée par la crise sanitaire, une simple actualisation des prix, cette fois, «n’était pas suffisante pour garantir la représentativité du schéma de pondération». Il sera donc établi pour 2022, de manière provisoire, «sur la base des données issues des 3e et 4e trimestres 2020 ainsi que des 1er et 2e trimestres 2021, actualisées aux prix du mois d’octobre 2021». Cela «jusqu’à la détermination de la pondération définitive de l’indice des prix à la consommation pour 2022, sur la base du 4e trimestre 2020 ainsi que des trois premiers trimestres de 2021, pondération actualisée aux prix du mois de décembre 2021».

Un système préjudiciable aux entreprises

Sur le plan technique, la Chambre de commerce approuve le projet.

Mais rappelle son opposition au système d’indexation automatique et intégrale des salaires et pensions à l’augmentation du coût de la vie. Ce qui est «préjudiciable aux entreprises puisque les salaires évoluent principalement en fonction de l’indice des prix à la consommation nationale et non parallèlement à l’évolution de la productivité». Ce qui serait une situation quasi inédite en Europe.

Selon la Chambre de commerce, le système actuel est particulièrement néfaste au Luxembourg, «pays à économie très ouverte. En raison du mécanisme d’indexation automatique, les différentiels d’inflation défavorables tendent à exercer une pression à la hausse sur les coûts salariaux relatifs. Cette dérive salariale induit à son tour une poussée inflationniste, ou tout au moins un différentiel d’inflation préjudiciable par rapport aux pays concurrents, en particulier dans les services peu soumis à la compétition internationale, avec à la clef un nouveau creusement du différentiel d’inflation par rapport à nos principaux partenaires commerciaux.»

La compétitivité de nombreux secteurs, dépendant plus de la demande transfrontalière qu’indigène, serait ainsi handicapée, même avec une indexation moins forte ou moins fréquente.

Il faudrait donc que l’indexation «ne soit échue que si, et seulement si, les entreprises ont pu réaliser des gains de productivité suffisants».

Dans l’attente d’une révision complète des mécanismes d’indexation, la Chambre de commerce demande que «l’indice des prix actuel soit adapté aux enjeux environnementaux, en atténuant sa sensibilité aux produits énergétiques, fossiles principalement». Et répète que ce même indice «devrait être établi hors taxes et accises dans la mesure où l’inclusion de ces éléments, couplée au mécanisme de l’indexation, transforme un impôt sur la consommation en un impôt sur la production».