L’usine de Liberty Steel à Dudelange tourne au ralenti depuis des semaines. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

L’usine de Liberty Steel à Dudelange tourne au ralenti depuis des semaines. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

L’inquiétude est de mise à Dudelange suite à l’annonce de la liquidation de Liberty Steel à Liège. L’avenir de l’usine sidérurgique est de plus en plus incertain. D’autant qu’ArcelorMittal, repreneur parfois évoqué, dit ne pas être intéressé, pour le moment, par le site luxembourgeois.

Actuellement, près de 185 ouvriers travaillent dans l’usine Liberty Steel à Dudelange. Cette dernière est très dépendante de Liberty Steel Liège, qui assure son approvisionnement. De plus, la production de Dudelange repartait ensuite en Belgique, qui s’occupait alors de la facturation (de vendre cette production, ndlr), puis de reverser des liquidités au site luxembourgeois.

n’est donc pas une très bonne nouvelle pour le Luxembourg. «On ne peut pas se réjouir d’une liquidation d’une entreprise du fait des conséquences lourdes et parfois indirectes sur les emplois, auprès des fournisseurs par exemple. D’un autre côté, ce n’est pas une surprise et les salariés en ont marre d’être sous le pavillon Liberty Steel à Dudelange, où la production est extrêmement faible depuis des semaines. Malheureusement, il faut passer par ce scénario catastrophique pour envisager un avenir plus serein», explique Robert Fornieri, secrétaire général adjoint de la coordination fédération Industrie-Sidérurgie au LCGB.

Les syndicats LCGB et OGBL ont demandé une réunion d’urgence avec la direction de l’usine dudelangeoise. «Nous voulons savoir quels sont les scénarios envisagés pour la suite des activités à Dudelange et surtout connaître l’état des finances. Car le site fonctionne en partie grâce à une circulation de liquidités venant tous les mois de Liège. Je ne sais pas quel scénario farfelu va trouver Liberty Steel pour trouver des liquidités», s’interroge le syndicaliste du LCGB.

Le 20 avril prochain, les syndicats ont également rendez-vous avec le ministre du Travail,  (LSAP), et le ministre de l’Économie,  (LSAP), pour discuter du sujet.

Pas d’intérêt d’ArcelorMittal officiel pour une reprise

Visiblement, peu de personnes croient à la viabilité de l’usine de Dudelange sous pavillon Liberty Steel sans Liège. Mais pour le moment, la discrétion reste de mise concernant un ou plusieurs repreneurs potentiels au Luxembourg. ArcelorMittal a déjà fait savoir -même si cela n’a pas été officialisé par Londres- qu’elle n’y voyait pas d’intérêt, d’autant plus que le géant de l’acier est en train de développer massivement ses activités à Florange.

Interrogé sur le sujet, Franz Fayot a assuré «être préparé à l’éventualité d’une liquidation judiciaire à Liège et ses conséquences à venir sur le site de Dudelange», à savoir une faillite. Le ministre a également indiqué que ses équipes au sein du ministère de l’Économie ont déjà des pistes sur «plusieurs repreneurs potentiels», sans dévoiler leurs noms.

Du côté syndical, rien ne fuite. «Encore une fois, si Liberty Steel arrive à trouver un moyen de faire parvenir des liquidités à Dudelange pour payer les fournitures, les factures, les créances et les salaires des ouvriers, alors personne ne pourra obliger Liberty Steel à vendre l’usine», prévient Robert Fornieri.

Des précisions seront peut-être apportées suite. une question parlementaire posée par le député CSV . Sa question urgente envoyée mercredi au ministre de l’Économie porte sur plusieurs points: évaluation de l’impact de la liquidation belge sur le Luxembourg; mesures qui vont être prises pour assurer la survie du site dudelangeois; identification des repreneurs potentiels; mesures pour le paiement des salaires si l’entreprise n’est pas liquidée; mais aussi l’avis du ministre sur l’opportunité d’une liquidation des sites luxembourgeois.

Un goût amer pour la commune

De son côté, le bourgmestre de Dudelange, (LSAP), avoue que les mésaventures de Liberty Steel laissent un goût amer. «Il y a trois ans, tout portait à croire que Liberty Steel allait apporter un nouvel élan à cette usine avec des investissements et un projet. Avec la liquidation à Liège et la faillite proche de Dudelange, qui tourne déjà au ralenti, la situation n’est pas de bon augure. Mais je sais que le ministère du Travail, le ministère de l’Économie et les syndicats font tout pour trouver une solution alternative pour maintenir l’emploi des salariés qui font vivre leurs familles», indique Dan Biancalana.

Au cours des dernières années, Dudelange n’a pas été épargnée par les revers industriels. En juin dernier, pour transférer la production vers Bascharage. On peut également se remémorer , dont le site est toujours vacant.

«Je reste confiant concernant le potentiel industriel de la commune. Je sais que le ministère de l’Économie noue des contacts pour trouver de potentiels acteurs pouvant s’inscrire dans une activité industrielle à Dudelange. Le volet du développement industriel reste un pilier important pour le développement économique du Luxembourg. L’industrie, portée par un développement technologique, est créatrice d’emploi. Enfin, au niveau de la commune, elle reste un pilier pour son développement économique, au même titre que la logistique et la technologie de la santé», tente de rassurer Dan Biancalana.