L’usine de Liberty Steel à Dudelange ne produit qu’à 20% de ses capacités et compte encore entre 30 et 40% de travailleurs en chômage partiel. (Photo: Nader Ghavami/Archives) 

L’usine de Liberty Steel à Dudelange ne produit qu’à 20% de ses capacités et compte encore entre 30 et 40% de travailleurs en chômage partiel. (Photo: Nader Ghavami/Archives) 

Mardi, le tribunal de l’entreprise de Liège a validé le plan de restructuration proposé par Liberty Steel, évitant au sidérurgiste la liquidation. Une bonne nouvelle pour Dudelange.

Liberty Steel fait toujours face à d’importantes difficultés financières depuis . À Liège, la situation était devenue tendue avec les travailleurs des différents sites.

Le soulagement est venu du tribunal qui a accepté, mardi, la proposition de restructuration financière du sidérurgiste. Ce dernier va créer une nouvelle société avec un client industriel qui va devenir un partenaire dans le cadre d’une joint-venture avec la Sogepa (l’équivalent de la SNCI). Seule ombre au tableau: le plan prévoit la suppression de 90 emplois, «surtout administratifs», selon des sources syndicales. Initialement, ce plan prévoyait la suppression de 153 personnes. Ce partenariat à trois devrait maintenir l’activité de Liberty Steel en région liégeoise et sauver 690 emplois sur les sites de production de Tilleur et Flémalle.

Pour le site de Dudelange, la décision du tribunal liégeois est une bonne nouvelle dans la mesure où les sites belges vont pouvoir continuer à fonctionner, et donc à approvisionner le site luxembourgeois. «C’est effectivement rassurant pour les travailleurs du site de Dudelange. Même s’il faut maintenant voir comment ce partenariat à trois va se construire et comment il va fonctionner en matière de volume», tempère Robert Fornieri, secrétaire général adjoint du LCGB.


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Une production toujours très faible à Dudelange

À Dudelange, Liberty Steel n’a toujours pas retrouvé la pleine capacité de production que peuvent offrir sa main-d’œuvre et ses outils en raison de problèmes de liquidités pour acheter des matières premières. Une situation accentuée par la hausse des prix de l’énergie qui pénalise également la sidérurgie, grande consommatrice d’électricité. «Il y aura jusqu’à la fin de l’année une production assez faible sur le site de Liberty Steel à Dudelange et les prévisions pour 2022 tablent sur une reprise progressive assez lente», explique le syndicaliste.

Dès lundi, les syndicats et la direction doivent d’ailleurs se rencontrer à nouveau pour faire le point sur la situation et les perspectives à venir. Actuellement, le site produit seulement à 20% de ses capacités.

Rappelons tout de même que 30 à 40% des effectifs du site sont encore en chômage partiel. «On commence à atteindre les limites du chômage partiel puisque certains travailleurs vont devoir retourner en poste, car ils arrivent au plafond maximal du chômage partiel, qui est de 1.200 heures», pointe Robert Fornieri.

Depuis les déboires de GFG Alliance, maison mère de Liberty Steel, les syndicats luxembourgeois plaident pour un départ du sidérurgiste et l’arrivée d’un investisseur industriel avec le soutien de la SNCI. Interrogé sur la possibilité d’un scénario à trois comme en Belgique, Robert Fornieri a répondu par la négative. «On a toujours été contre. On a toujours plaidé pour un autre partenaire industriel, mais sans Liberty Steel. Malheureusement, Liberty Steel n’a aucune envie de lâcher Dudelange et l’on doit faire avec. Mais ils doivent alors apporter des garanties sur la pérennité du site et les volumes de production à venir», conclut le syndicaliste.