Le Luxembourg passe du 17e au 20e rang du classement mondial de la liberté de la presse signé RSF. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le Luxembourg passe du 17e au 20e rang du classement mondial de la liberté de la presse signé RSF. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le pays glisse de trois rangs au classement de Reporters sans frontières, publié ce mardi, qui souligne les tensions financières du marché et celle accrue entre les journalistes et le gouvernement.

Le Luxembourg figure en 20e position du classement de la liberté de la presse 2021 de l’organisation Reporters sans frontières, publié ce mardi. C’est trois rangs de moins qu’en 2020 et, par rapport aux pays voisins, seule la France est plus bas dans le tableau, en 34e place.

«Le besoin en information face à des ressources limitées provoque régulièrement des goulots d’étranglement ralentissant sa circulation», analyse l’ONG au sujet du Grand-Duché, qui ajoute: «Structurellement, la presse luxembourgeoise est limitée dans son action par la dimension restreinte d’un pays où ses intérêts entrent vite en conflit avec ceux des décideurs et agents économiques».

Si Reporters sans frontières pointe du doigt les tensions financières suite à la , mais aussi le  au printemps 2020 puis le annoncé l’automne suivant et la , l’organisation salue la , celle du en un média public généraliste indépendant ainsi que l’ accordée aux médias qui a «partiellement comblé» le manque à gagner pendant le confinement.

Dans sa version anglophone, RSF écrit que «cette aide n’a pas été distribuée de manière équitable et transparente». Elle ajoute que «la tension entre les journalistes et le gouvernement s’est accrue en 2020», en citant par exemple un conflit autour d’un enregistrement audio concernant des journalistes, mais aussi des restrictions d’accès des reporters aux informations dans des hôpitaux, des conseils municipaux, des tribunaux et d’autres institutions publiques durant la crise.

12 pays en situation optimale

Le Luxembourg demeure toutefois dans la zone jaune du classement, celle où la situation est «plutôt bonne» pour la liberté de la presse. Soulignons que la zone blanche, celle où l’exercice du journalisme est sinon optimal du moins très satisfaisant, n’a jamais été aussi étroite qu’en 2013, année de mise en place de la nouvelle méthodologie du classement: seuls 12 pays y figurent, soit 7% du total.

La pratique du journalisme est gravement entravée dans 73 des 180 États et restreinte dans 59 autres, soit 73% de l’ensemble des entités analysées.