L’homme d’affaires français Michel Ohayon a été mis en examen le vendredi 4 avril pour banqueroute, abus de biens sociaux et escroqueries en bande organisée. Il est soupçonné d’avoir détourné plus de 50 millions d’euros via les enseignes Camaïeu, Go Sport et Gap France, a indiqué samedi le parquet de Paris sollicité par l’AFP et confirmé par Belga.

Les enquêteurs reprochent à Michel Ohayon d’avoir prélevé des sommes importantes dans les caisses de ces sociétés, sans justification économique claire, alors qu’elles se trouvaient déjà dans une situation financière tendue. Ces mouvements de fonds auraient été dissimulés ou justifiés par des montages juridiques fictifs, selon le ministère public. 

Pour le parquet, il est «établi que dans les deux années ayant suivi la reprise des enseignes Camaïeu, Gap et Go Sport, ses structures ont fait l’objet de procédures de redressement judiciaire du fait notamment de ces mouvements de trésorerie suspects».

L’entrepreneur, placé sous contrôle judiciaire, n’a plus le droit de gérer ou diriger une entreprise et devra verser un cautionnement de 500.000 euros.

Une stratégie de rachats contestée

L’homme d’affaires s’était fait un nom en rachetant, via sa holding la Financière immobilière bordelaise (FIB), plusieurs enseignes en difficulté. Parmi elles, Gap France, Go Sport et, dès l’été 2020, l’enseigne de prêt-à-porter Camaïeu. Cette dernière avait alors échappé à la liquidation, à l’exception de sa filiale belge – dont les 25 magasins et quelque 130 salariés avaient cessé leur activité. Au Luxembourg aussi,  En France, Camaïeu est finalement liquidée en septembre 2022, suivie de peu par les placements en redressement judiciaire de Gap France et de .

Depuis, la marque Camaïeu a été reprise par le groupe Celio à la fin de l’année 2022. Elle signe un retour discret à l’été 2024, avec l’ouverture de plusieurs magasins en France et en Belgique. Au Luxembourg, en revanche, les anciens points de vente restent portes closes et aucune réouverture n’a été annoncée à ce jour.