Lex Delles: « Les vacances wellness ne représentaient que 3 % de l’ensemble des voyages au Luxembourg en 2021.»  (Photo: Patricia Pitsch/Maison Moderne/Archives)

Lex Delles: « Les vacances wellness ne représentaient que 3 % de l’ensemble des voyages au Luxembourg en 2021.»  (Photo: Patricia Pitsch/Maison Moderne/Archives)

Tourisme actif, tourisme de mémoire, culture et gastro­­no­mie: telles sont les prio­rités de la stratégie sectorielle du ministre en charge du Tourisme, Lex Delles (DP). Le Luxembourg entend par ailleurs rester dans la course du tourisme d’affaires avec une approche axée sur les conventions (Mice).

Les trois hôtels ayant le plus attiré de visiteurs avec le bon de 50 euros remis l’été 2020 sont tous équipés d’infras­tructures de wellness. Cela semble répondre à une demande touristique, à tout le moins à l’échelle locale…

– «Je peux confirmer que les trois hôtels les plus sollicités avec les bons sont ceux qui ont investi ces derniers temps dans les infrastructures. Tout hôtel ou camping ayant jusqu’à 50 salariés qui investit dans ses infrastructures peut recevoir 20% d’aides étatiques, ou 10% au-delà de 50 salariés. Le but est d’adapter les hôtels à la demande de la clientèle via une rénovation, une extension ou la création de nouveaux espaces. On le voit dans les recherches web sur ce que l’on peut faire au Luxembourg: il y a de plus en plus de recherches autour du wellness. Nous constatons aussi que ces infrastructures sont plus recherchées et plus fréquentées pour des séjours plus longs que celles sans investissement récent.

Le wellness n’est pas mis en avant dans la promotion du tourisme au Luxembourg. Pourquoi?

«Cela dépend de ce que l’on entend par wellness: d’un côté, le Luxembourg a sa stratégie touristique avec pour point fort le tourisme actif qui comporte le cyclotourisme et la randonnée. De l’autre côté, on retrouve le tourisme de mémoire et d’autres priorités comme la culture et la gastronomie. Le wellness est un segment complémentaire au tourisme: certaines structures proposent uniquement du wellness, d’autres le positionnent comme une activité accessoire à une sortie culturelle comme une visite de château. Les vacances wellness ne représentaient que 3% de l’ensemble des voyages au Luxembourg en 2021.

Le Luxembourg s’est positionné sur le tourisme d’affaires (Mice) qui bénéficie pourtant de moins bonnes perspectives de reprise après la crise que le tourisme de loisirs. Comptez-vous adapter la stratégie en la matière?

«Adapter une stratégie ne se fait pas pour un ou deux ans, cela se fait à moyen et à long terme. Nous avons réalisé des adaptations à court terme, comme sur le plan de la communication, qui a été prioritairement axée sur les pays limitrophes. De l’autre côté, le tourisme actif restera une priorité parce que le pays s’y prête et les investissements réalisés vont dans la même direction. Je pense par exemple aux adaptations des pistes cyclables pour faire du Luxembourg un pays majeur pour le cyclotourisme. 

Pour le tourisme de mémoire, nous avons défini trois axes prioritaires: le patrimoine industriel, la Seconde Guerre mondiale et la formation de l’UE à travers le Luxembourg. 

Au sujet du Mice, le Luxembourg ambitionne de figurer dans le top 50 des destinations mondiales les plus prisées. Cet objectif est-il toujours d’actualité?

«Le top 50 reste une priorité, à travers des congrès que l’on attire spécifiquement. La création du Luxembourg Convention Bureau (LCB) est un grand pas pour la professionnalisation de la présentation du pays comme destination Mice. L’une des priorités est d’attirer davantage de congrès internationaux dans les domaines du développement économique pour acquérir une expertise.

Sous quelle égide sera placée la campagne de promotion touristique pour les vacances d’été 2022?

«Le projet sera dévoilé dans les prochains mois, mais ce que je peux vous dire, c’est qu’il concernera l’une des priorités du tourisme au Luxembourg qui sont entre autres le tourisme actif, le tourisme de mémoire et le tourisme culturel et gastronomique [sourire].

Lamy construit actuellement un village de vacances à Weiswampach. D’autres projets de ce type sont-ils prévus?

«Je pense qu’il ne faut pas avoir dix fois le même genre d’infrastructures. C’est certainement recherché par des touristes, et donc un atout. Tout investissement hôtelier – surtout dans des zones rurales – est quelque chose que j’apprécie énormément parce que cela contribue au développement d’une région.

Quels sont les autres projets de développement touristique en cours?

«Il y a d’autres infrastructures hôtelières à venir comme la rénovation d’un grand hôtel à la Gare, un grand complexe hôtelier qui sera construit non loin de l’autoroute en direction d’Esch-sur-Alzette, et trois nouvelles infrastructures hôtelières à Luxembourg-ville. 

Un projet de loi prévoit de rendre accessible l’ensemble des infrastructures communes des hôtels aux personnes à mobilité réduite (PMR). La fédération Horesca en redoute le coût pour les hôteliers. Que lui répondez-vous?

C’est une loi d’accessibilité du ministère de la Famille qui, évidemment, a des coûts, mais de l’autre côté, c’est un exemple de design for all très intéressant. Une rampe d’accès pour PMR peut être utile aussi bien pour une personne en fauteuil roulant que pour une autre atteinte de difficultés motrices temporaires. Et je rappelle que tous les investissements sont soutenus par le ministère des Classes moyennes.

Comment résumer finalement vos ambitions touristiques?

Maintenir la satisfaction des touristes par une promotion ciblée non plus sur des pays, mais sur un public. Par exemple, pour le tourisme actif, nous voulons cibler des personnes qui aiment les activités dans la nature et allons à leur rencontre via des foires spécifiques et les réseaux sociaux. Nous voulons avoir un tourisme durable, c’est-à-dire avec un impact positif sur la société que ce soit par le développement culturel de certains sites, la conservation du patrimoine ou le développement économique local. Dans ce cadre, nous ne voulons plus faire la promotion d’une visite éclair du pays en trois heures. C’est quelque chose que l’on faisait encore en 2019, mais c’est terminé. 

 Cet article a été rédigé pour  parue le 23 février 2022.

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