Il y avait voiture autonome et voiture autonome, celle qui était au niveau 2 et celle qui était au niveau 3 sur les cinq niveaux, 5 étant le graal ultime du secteur. Avec le Land Aircraft Carrier, il y a désormais voiture autonome, voiture autonome et… voiture autonome. Le concept-car de la chinoise XPeng est prêt à décoller. Le groupe assure avoir déjà 3.000 commandes pour cet hélicoptère de poche qui devrait être commercialisé en 2026 en Chine, avant d’envisager une mise sur le marché à l’international. Une idée qui s’inscrit dans le développement d’engins au déplacement non plus seulement horizontal, mais vertical et horizontal et qui aura des contraintes d’ordre réglementaire pour circuler au-dessus de nos têtes.
«XPeng est au cœur d’une révolution dans le domaine de la mobilité», a indiqué Brian Hongdi Gu, vice-président du conseil d’administration et président de XPeng. «L’avenir de la mobilité va au-delà des voitures. Que les gens veuillent voyager en voiture, en avion ou par d’autres moyens, nous aspirons à changer ce qui est possible.»
Le deuxième prototype d’XPeng a encore plus suscité la curiosité des visiteurs du plus grand salon de technologie du monde. (Photo: XPeng)
Waymo vers le Japon et quand vers l’Europe?
La filiale de véhicules autonomes de Google, Waymo, a ainsi dévoilé la sixième génération de ces robots-taxis construits avec le Chinois Zeekr avec davantage de senseurs qui peuvent désormais s’autonettoyer dans des conditions météorologiques défavorables. Ce nouveau modèle arrivera progressivement sur les routes californiennes, où une législation moins restrictive pour les véhicules autonomes est en place. Le groupe américain en a profité pour évoquer son ambition de faire disparaître tout volant ou pédale, à terme, de ces véhicules.
Dans une étude parue en fin d’année, Waymo, qui va se lancer au Japon cette année, a comparé les réclamations de Waymo en matière de responsabilité civile aux données de référence des conducteurs humains, qui sont basées sur les données de Swiss Re provenant de plus de 500.000 réclamations et de plus de 200 milliards de kilomètres d’exposition. Elle a révélé que le Waymo Driver a démontré de meilleures performances en matière de sécurité par rapport aux véhicules conduits par des humains, avec une réduction de 88% des réclamations pour dommages matériels et de 92% des réclamations pour blessures corporelles. En chiffres réels, sur 25,3 millions de kilomètres, le Waymo Driver n’a été impliqué que dans neuf réclamations pour dommages matériels et deux réclamations pour blessures corporelles. Les deux réclamations pour blessures corporelles sont toujours en cours et décrites dans le document. Pour la même distance, les conducteurs humains devraient avoir 78 réclamations pour dommages matériels et 26 réclamations pour blessures corporelles.
Dans le même temps, Sony a présenté l’Afeela 1, sa première voiture semi-autonome construite avec le soutien de Honda. Celle-ci ne sera toutefois pas disponible avant 2026, et seulement en Californie. Elle y associe les technologies de Here Technologies, plateforme de données et de technologies de localisation, Here Navigation SDK pour le cockpit numérique et Here SDK Explore pour son application mobile, alimentée par l’architecture de cartographie unifiée de Here.
Sony table sur la console centrale pour renouveler l’expérience des passages d’une voiture construite par Honda. (Photo: Afeela)
Le constructeur japonais Suzuki a pour sa part fait la promotion de l’Applied EV, une sorte de remorque électrique autonome, capable de transporter diverses marchandises, principalement dans des entrepôts ou de vastes espaces, comme les ports ou aéroports. L’intelligence artificielle poursuit également sa progression dans l’agriculture avec l’annonce par l’Américain John Deere de la prochaine commercialisation de sa deuxième génération de tracteurs et machines agricoles autonomes. Là encore, il faudra patienter plusieurs mois avant de voir ces produits sur le marché.
Les annonces de partenariat avec Amazon Web Services (AWS), Nvidia ou encore Intel se sont également multipliés, confirmant la nécessité de collaborations pour intégrer de nouveaux outils technologiques dans ces véhicules de nouvelle génération, dit l’agence Belga dans une dépêche.
Les constructeurs automobiles mettent également la sécurité en avant de leurs innovations. Hyundai et Samsung ont chacune présenté un concept d’affichage holographique sur le pare-brise avant, afin d’éviter toute distraction au conducteur du véhicule. Hyundai a aussi dévoilé un scanner des signes vitaux du conducteur, qui permettra une adaptation automatique de la luminosité ou des paramètres du siège et du volant pour éviter au conducteur un afflux de stress ou de fatigue. Ces concepts ne sont toutefois pas envisagés sur la route avant 2027, au mieux.
Au-delà des constructeurs automobiles, les entreprises spécialisées dans les caméras et les capteurs sont aussi nombreuses au CES pour faire la promotion de leurs outils. Détection des dangers, détection de la fatigue, rappels de sécurité, les véhicules sont désormais de véritables arsenaux de technologie, visant de plus en plus la semi-autonomie.
Le CEO de Nvidia, Jensen Huang, a annoncé la puce Hyperion 9, capable de traiter en temps réel les données provenant de 12 caméras, neuf radars, un lidar et 12 capteurs à ultrasons, renforçant ainsi les capacités des véhicules autonomes.
Restera une question cruciale: la mise à jour de l’infrastructure routière. À quoi bon avoir un détecteur de franchissement de lignes si les lignes sont tellement mal peintes? À quoi bon avoir un limitateur de vitesse si le nombre d’exceptions est tellement important que même le GPS a du mal à suivre et peut mettre le conducteur en infraction?