L’Association des victimes de la route a reçu 188 demandes de soutien psychologique et 1.190 demandes d’aide administrative et sociale en 2018. (Photo: Shutterstock)

L’Association des victimes de la route a reçu 188 demandes de soutien psychologique et 1.190 demandes d’aide administrative et sociale en 2018. (Photo: Shutterstock)

L’Association des victimes de la route présentait mercredi soir son rapport d’activité 2018 à ses membres réunis en assemblée générale. Avec un nouvel appel aux politiques déjà sollicités durant la campagne électorale législative.

C’est sur une déception que devait s’ouvrir l’assemblée générale de l’AVR (Association des victimes de la route) mercredi soir. Elle devait être marquée par la présentation du plan «sécurité routière» par le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, . Mais, deuil national oblige, les ministères ont annulé toute communication publique.

«Nous avions fait le tour des partis avant les élections législatives et leur avions laissé plusieurs idées à inscrire sur leur programme», rappelle Marie-Paule Max, pédagogue et coordinatrice de l’asbl. «Nous espérons en retrouver dans la présentation du ministre.»

Un accompagnement sur plusieurs années

L’asbl a encore l’an dernier multiplié les rencontres de sensibilisation, en particulier auprès des jeunes dans les lycées et les maisons de jeunes, et également auprès des futurs moniteurs d’auto-école.

«Nous leur faisons rencontrer des personnes qui ont subi un grave accident de la route», explique Mme Max. «Il s’agit de les informer et de les responsabiliser afin qu’ils aient une autre attitude en tant que formateurs.»

Toutefois, l’asbl dénonce le manque de moyens alloués pour l’accompagnement à long terme des victimes qu’elle suit. «Nous ne recevons aucun financement pour ce programme», qui permet de suivre des personnes pendant plusieurs années. «Nous offrons un coaching dès la sortie du Rehazenter», souligne Mme Max, «avec un accompagnement à domicile pour que la personne retrouve une vision d’avenir et soit bien stimulée pour prendre sa vie en main. C’est une prise en charge à très long terme qui porte ses fruits.»

Si nous accompagnons bien ces personnes, elles vont mieux vivre par après, cela veut dire moins de médicaments, moins de chômage.

 Marie-Paule MaxcoordinatriceAssociation des victimes de la route

Gérer son argent au quotidien, chercher une formation, retrouver son autonomie, autant de défis à relever pour des victimes subissant les séquelles d’un traumatisme crânien ou faisant face à un nouvel handicap.

«Nous investissons les dons que nous recevons, mais le programme se développe et nous n’avons plus de moyens», regrette Mme Max. «Nous nous battons depuis des années pour obtenir un CDI.»

Une revendication difficile à faire entendre. L’asbl est conventionnée par le ministère de la Famille, mais dépend aussi des ministères de la Santé et de la Mobilité et des Travaux publics selon ses missions.

Et les besoins s’accroissent, puisque l’Association des victimes de la route a enregistré pas moins de 104 nouvelles demandes d’aide en 2018 – comme en 2017.

«Les personnes concernées viennent nous voir plus tôt qu’auparavant parce qu’elles reçoivent des informations sur les associations d’aide, souvent de la part de la police lorsque le procès-verbal de l’accident est dressé», indique Mme Max.

Une nouvelle procédure prise en application d’une directive européenne. «C’est bien, mais cela veut dire beaucoup plus de demandes et de travail» alors que les moyens ne suivent pas. Pourtant, les enjeux sont tangibles. «Si nous accompagnons bien ces personnes, elles vont mieux vivre par après, cela veut dire moins de médicaments, moins de chômage. C’est important de travailler pour bien vivre, cela permet aussi de moins penser à la douleur ou au handicap.»