«La sidérurgie en Europe est en crise (...). Je ne peux pas aujourd’hui prendre le moindre engagement (...), les sites, quels qu’ils soient, sont tous à risque en Europe, et donc en France aussi», a déclaré le responsable devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale française, en réponse à un député qui lui demandait s’il pouvait prendre l’engagement qu’aucune autre usine d’ArcelorMittal ne serait fermée en France en 2025.
«La sidérurgie en Europe, et donc en France, est entrée dans une crise importante et grave. Les surcapacités mondiales sont un phénomène structurel qui va durer. Ces surcapacités représentent actuellement 550 à 600 millions de tonnes de production annuelle, soit quatre à cinq fois la production de l’Europe», a-t-il énuméré dans le récit qu’en fait l’Agence France Presse. «Pour ne parler que de la Chine, elle a exporté 100 à 120 millions de tonnes l’année dernière. C’est l’équivalent de toute la consommation européenne», a-t-il précisé.
«Les États-Unis protègent leur industrie par tous les moyens. Reste l’Europe. L’acier voyage. Nous ne sommes pas contre les importations. Nous demandons à ce qu’elles soient limitées et qu’elles n’aient pas un effet dévastateur sur nos industries comme c’est le cas actuellement. Nous demandons des conditions de concurrence loyale, notamment concernant le coût du CO2», a-t-il ajouté. «Si l’Europe ne décide pas de protéger son marché de la concurrence déloyale, alors ce sont des pans entiers de notre industrie qui vont disparaître à brève échéance. Ce n’est pas du catastrophisme, c’est malheureusement la réalité pure et simple», a lancé le responsable.
«La liste des restructurations lourdes et des fermetures en Europe s’allonge», a-t-il alerté, en citant notamment le groupe allemand Thyssenkrupp, concurrent d’ArcelorMittal, qui prévoit de supprimer «11.000 emplois d’ici 2030, soit 40% de ses effectifs». ArcelorMittal a suspendu fin 2024 ses plans d’investissement dans la décarbonation en Europe.