La fréquentation des cinémas en Europe en 2024 reste en recul d’environ 24% par rapport aux niveaux pré-pandémiques. (Photo: Matic Zorman/Archives)

La fréquentation des cinémas en Europe en 2024 reste en recul d’environ 24% par rapport aux niveaux pré-pandémiques. (Photo: Matic Zorman/Archives)

En 2024, les cinémas luxembourgeois ont attiré quelque 800.000 spectateurs, soit une baisse de fréquentation de 19% par rapport à 2023, selon le dernier rapport de l’Observatoire européen de l’audiovisuel. Le Luxembourg figure ainsi parmi les plus mauvais élèves d’Europe, juste devant Chypre.

En 2024, environ 800.000 entrées ont été enregistrées dans les salles de cinéma luxembourgeoises, soit une baisse de 19% par rapport à l’année précédente, où le pays avait franchi le cap du million de spectateurs. Voilà  ce qui ressort du de l’Observatoire européen de l’audiovisuel. Montée en puissance des plateformes de streaming ou perte d’intérêt pour les blockbusters américains? Quoi qu’il en soit, cet essoufflement significatif s’inscrit dans une tendance plus large à l’échelle européenne, mais frappe particulièrement fort le Luxembourg.

Selon les premières estimations de l’Observatoire européen de l’audiovisuel, la fréquentation des cinémas en Europe a atteint 841 millions d’entrées en 2024, en recul de 2% par rapport à 2023. Dans l’Union européenne, les entrées sont estimées à 640 millions (-3%). Les recettes du box-office sont, quant à elles, estimées à 6,6 milliards d’euros, dont 5 milliards pour l’UE.

«Avec des chiffres proches de ceux de 2023. Cela pourrait signifier que la reprise post-pandémique est arrivée à son terme et que le marché a trouvé un nouvel équilibre», analyse l’organisme. La fréquentation des cinémas reste toutefois inférieure d’environ 24% par rapport aux niveaux pré-pandémiques (2017-2019).

L’onde de choc des grèves hollywoodiennes

Si les chiffres sont en recul, c’est en partie en raison des grèves qui ont paralysé l’industrie cinématographique nord-américaine, explique le communiqué. Ces mouvements sociaux qui ont perturbé la production, retardé les sorties et pesé sur les résultats du box-office, ont été un coup dur pour les exploitants, qui comptent notamment sur les mastodontes du box-office pour remplir leurs salles.

Dans ce contexte, les productions nationales ont su tirer leur épingle du jeu. En France, «Un p’tit truc en plus» a dépassé les 10 millions d’entrées, tandis que «Le Comte de Monte-Cristo» a brillé hors des frontières, cumulant plus de 9 millions d’entrées en France et plus de 3 millions à l’exportation sur 54 marchés.  En Bulgarie, «Gundi: Legend of Love» est devenu le plus grand succès cinématographique du pays, tandis qu’en Finlande, «Maja» (Stormskärs Maja) a enregistré le plus grand succès national depuis la pandémie. Comme en 2023, la Turquie (57%) et la France (44%) affichent la plus forte part d’entrées liées aux productions nationales.

Derrière la baisse globale, les disparités nationales sont marquées. La fréquentation des salles a plongé de 20% à Chypre, seul pays à faire pire que le Luxembourg. En revanche, la Slovaquie recense une hausse de 8%. En chiffres absolus, la France reste championne d’Europe avec 181 millions d’entrées, loin devant le Royaume-Uni (127 millions), l’Allemagne (90 millions) et l’Italie (73 millions).

Les premières tendances indiquent une domination persistante des franchises hollywoodiennes sur le box-office européen, conclut l’Observatoire européen de l’audiovisuel. «Vice-versa 2», «Moi, moche et méchant 4», «Vaiana 2» et «Deadpool & Wolverine» figurent parmi les films ayant comptabilisé les meilleures recettes du continent.