Le marché mondial des obligations durables a connu sa deuxième meilleure année jamais enregistrée en 2024, les obligations vertes représentant la majorité des émissions, a rapporté la Luxembourg Green Exchange le jeudi 30 janvier 2025. (Photo: Luxembourg Green Exchange)

Le marché mondial des obligations durables a connu sa deuxième meilleure année jamais enregistrée en 2024, les obligations vertes représentant la majorité des émissions, a rapporté la Luxembourg Green Exchange le jeudi 30 janvier 2025. (Photo: Luxembourg Green Exchange)

Les émissions mondiales d’obligations durables ont atteint 878 milliards d’euros en 2024, dépassant les niveaux de 2022 et 2023. Les obligations vertes ont dominé, les obligations sociales sont restées stables, les obligations de durabilité ont atteint des niveaux records et les obligations liées à la durabilité ont continué de décliner, a rapporté la Luxembourg Green Exchange.

L’émission mondiale d’obligations durables a atteint 878 milliards d’euros en 2024, dépassant les niveaux enregistrés en 2022 et 2023. Selon un rapport publié par la LGX le 30 janvier 2025 et des données fournies par la Bourse à Paperjam le 2 février 2025, cela a fait de 2024 la deuxième meilleure année jamais enregistrée pour les émissions d’obligations durables, après 2021. L’étude s’appuie sur les données du LGX DataHub, qui suit le marché mondial des obligations durables depuis 2020.

Obligations vertes

Les obligations vertes ont continué à dominer le marché des obligations durables en 2024, atteignant 518 milliards d’euros et représentant 59% des émissions d’obligations durables et 54% du volume total. Ces chiffres étaient à peu près conformes à ceux de 2023, lorsque les obligations vertes représentaient 58% du montant total émis et 54% des émissions. Le rapport LGX a révélé que le secteur privé jouait un rôle clé, contribuant à 68% des émissions d’obligations vertes.

Obligations sociales

Les émissions d’obligations sociales sont restées stables en 2024, totalisant 126 milliards d’euros, ce qui correspond aux niveaux observés au cours des deux années précédentes. Le rapport LGX note que si les émissions d’obligations sociales ont atteint un pic en 2021 en raison des efforts déployés par les émetteurs supranationaux, quasi-souverains et les agences pour atténuer les effets de la pandémie de Covid-19, 2024 a vu les émetteurs asiatiques compenser les baisses enregistrées dans d’autres régions.

Les émetteurs asiatiques ont représenté 46% du marché en termes de volume d’émissions, dépassant les émetteurs européens, qui détenaient 39% du marché. Selon le rapport, il s’agit là d’un changement notable dans la dynamique régionale.

Obligations de développement durable

Les émissions d’obligations durables ont atteint leur plus haut niveau depuis le début du marché, représentant 23% du montant total émis en 2024. Le rapport LGX attribue cette croissance principalement à l’augmentation des émissions par des entités supranationales, avec des contributions supplémentaires de l’Asie.

La Banque mondiale a été particulièrement active dans ce segment, en émettant des «obligations de résultat» telles que l’obligation liée à la réduction des déchets plastiques en janvier et l’obligation liée à la reforestation de l’Amazonie en août 2024. Le rapport suggère que d’autres banques multilatérales de développement pourraient adopter des mécanismes similaires à l’avenir afin d’attirer des capitaux privés pour des initiatives climatiques.

Malgré l’augmentation des émissions supranationales, la participation du secteur privé aux obligations de durabilité est restée limitée, ne représentant que 29% du montant total émis en 2024.

Obligations liées au développement durable

Les obligations liées au développement durable («sustainability linked bonds», SLB) ont continué à décliner, avec une baisse des émissions à un taux de croissance annuel composé de 32% depuis 2020. Le rapport de LGX souligne qu’après une forte croissance en 2021, les volumes d’émissions ont diminué de façon continue depuis 2022.

En 2024, il n’y a eu que 141 émissions de SLB. Les émetteurs d’Amérique du Sud et d’Amérique du Nord ont considérablement réduit leur participation, les montants émis passant de 18 milliards d’euros en 2023 à seulement 2 milliards d’euros en 2024. Le rapport note qu’il n’y a pas eu d’émissions par des entités supranationales et seulement quelques émissions souveraines.

Le rapport LGX a cité plusieurs défis qui ont contribué à ce déclin. Les émetteurs ont eu du mal à fixer des objectifs suffisamment ambitieux pour être crédibles, mais aussi suffisamment réalistes pour être réalisables. Le manque de familiarité avec les SLB, combiné à la complexité de la définition, du suivi et de la communication des objectifs, a été identifié comme un obstacle tant pour les émetteurs que pour les investisseurs.

Malgré ces obstacles, le rapport indique que la plupart des objectifs des SLB ont été atteints. Pour les rares objectifs non atteints, les événements géopolitiques ont souvent été cités comme facteur explicatif.

Tendances géographiques

Les émetteurs européens ont continué à dominer le marché des obligations durables en 2024. Cependant, le rapport LGX a constaté une augmentation significative de la part des émetteurs supranationaux. Parallèlement, les émetteurs asiatiques ont doublé leur part de marché par rapport à 2020, atteignant 27% du volume total émis.

Le rapport a conclu que le marché des obligations durables restait résilient en 2024, avec une forte croissance des obligations durables et des niveaux d’émissions stables pour les obligations sociales et vertes. Cependant, des défis ont persisté pour les SLB, soulignant la nécessité de disposer de références plus claires et d’une meilleure compréhension du produit financier.

Cet article a été rédigé initialement , traduit et édité pour le site de Paperjam en français.