Le marché de la musique a été impacté par de nombreux changements ces dernières années. Quels sont-ils?

Matteo Cernuschi. - «Le streaming a considérablement changé nos habitudes de consommation. En Europe, le digital représente plus de 43% des revenus relatifs au secteur de la musique.

Ces nouvelles habitudes détruisent les précédentes, avec une diminution constante des ventes d’albums physiques (-7% environ), mais aussi une baisse du téléchargement, qui perd 21%.

Le piratage suit cette tendance, et diminue, lui aussi. Les auditeurs veulent écouter ce qu’ils veulent, où ils veulent, et de la manière dont ils le souhaitent. Le digital est le meilleur canal pour ça.

Comment les géants du secteur ont-ils adapté leur business model?

«C’est l’histoire de l’œuf et de la poule. On ne sait pas si les business models se sont adaptés aux nouvelles habitudes, ou si les grandes entreprises et start-up ont fait du push. Quoi qu’il en soit, le live prend de plus en plus de place dans les maisons de disques, puisque l’écoute en streaming ne rapporte pas grand-chose aux artistes, en comparaison de la vente d’albums physiques.

Les modèles de distribution se sont transformés, et de plus en plus d’indépendants se lancent. Le changement concerne aussi les sociétés de gestion des royalties. La distribution des revenus est assez compliquée pour le moment, mais les nouvelles technologies comme la blockchain, utilisée sur les morceaux, permettront à l’avenir de fluidifier cette étape.

Outre la facilitation de gestion des droits d’auteurs, quels seront les grands changements pour le marché dans les prochaines années?

«Les indépendants seront de plus en plus nombreux, avec un marketing de plus en plus personnalisé. Les artistes auront un feed-back assez clair de ce que leurs fans aiment, et ils pourront même concevoir des musiques en fonction de ces retours.»