La Fedil appelle le gouvernement à adopter «une approche ambitieuse et proactive» en matière d’intelligence artificielle. (Photo: Shutterstock)

La Fedil appelle le gouvernement à adopter «une approche ambitieuse et proactive» en matière d’intelligence artificielle. (Photo: Shutterstock)

Pour faire du Luxembourg un leader en intelligence artificielle, la Fedil dévoile ce jeudi 27 février sa feuille de route. Voici les huit leviers essentiels qui doivent être actionnés, selon l’organisation patronale, pour que la sauce prenne. 

Depuis 2019 et le lancement de la première stratégie nationale en intelligence artificielle (IA), le Luxembourg a pris le train de la transformation numérique. Mais à l’heure où l’IA générative redessine les contours de l’économie, de l’industrie et des services publics, et plus globalement de la société, le Luxembourg perd du terrain.

Malgré ses solides infrastructures technologiques, selon la 9e édition de l’indice mondial de résilience du travail (GLRI) publié par Whiteshield en collaboration avec Google Cloud, du classement, dépassé par des pays investissant massivement dans l’IA et l’innovation.

«Ce recul met en lumière l’urgence d’une stratégie qui conjugue les forces traditionnelles du pays avec une approche plus audacieuse en matière de recherche, de digitalisation et d’adoption technologique», souligne la Fedil.

Dans le même temps, l’Union européenne affine son cadre réglementaire avec l’AI Act, première législation visant à garantir une IA éthique et transparente. Un levier que le Luxembourg doit, selon la Fedil, approcher de manière «ambitieuse et proactive» afin de «saisir les opportunités et relever les défis à venir». Pour l’organisation, la mise à jour de la stratégie nationale en matière d’IA représente «une opportunité unique de renforcer la compétitivité du pays et d’accélérer la transition numérique».

Huit piliers pour une IA forte

1 – Transposition pragmatique de l’AI Act: garantir une régulation proportionnée, claire et accessible avec des autorités de surveillance favorisant un dialogue constructif avec les acteurs économiques. 

2 – Accélération de l’adoption de l’IA dans les entreprises: soutenir le développement de l’IA à travers des projets pilotes et la future «AI Factory».

3 – Formation et accompagnement: développer des programmes ciblés pour préparer les travailleurs aux transformations induites par l’IA.

4 – Renforcement des infrastructures numériques et énergétiques: continuer à renforcer les capacités de calcul, les centres de données et les infrastructures énergétiques durables.

5 – Électricité à coût compétitif: assurer un accès stable et abordable à l’électricité pour les entreprises du numérique et de l’IA.

6 – Accès structuré et sécurisé aux données: faciliter l’interopérabilité et la gestion des données pour maximiser le potentiel de l’IA.

7 – Soutien accru à la R&D et à l’innovation: encourager la recherche et les collaborations entre start-up, PME et instituts académiques.

8 – Adoption de l’IA dans le secteur public: optimiser les services publics grâce à l’intelligence artificielle pour plus d’efficacité.

La feuille de route est tracée, mais tout reste à faire. Fixer des objectifs ne suffit pas: encore faut-il une vision stratégique et des actions concrètes pour les atteindre. Car l’important n’est pas de courir, mais de partir à point. L’histoire le montre: dans la course à l’innovation, ce n’est pas le départ qui compte, mais la capacité à s’adapter plus vite que les autres.