Enrico Mela (à gauche), Managing director, Fuchs Asset Management et Stéphane Pardini, Head of private banking et deputy CEO, Edmond de Rotschild Europe (Photo: Maison Moderne)

Enrico Mela (à gauche), Managing director, Fuchs Asset Management et Stéphane Pardini, Head of private banking et deputy CEO, Edmond de Rotschild Europe (Photo: Maison Moderne)

C’est la question que Paperjam a posée à Enrico Mela, Managing director chez Fuchs Asset Management, et Stéphane Pardini, Head of private banking et deputy CEO chez Edmond de Rothschild Europe, dans le cadre de notre rubrique Opinion de l’édition d'avril de notre magazine. Réponses.

Cet article est paru dans l’édition d’avril 2019 de .

«Une réduction bénéfique à terme», selon Enrico Mela, Managing director chez Fuchs Asset Management

Les évolutions réglementaires récentes, comme Mifid II et Priips, ont incité les régulateurs à se concentrer sur les changements opérationnels pour assurer la transparence des frais pour les investisseurs. Les gestionnaires de fonds ont dû analyser, justifier et minimiser leurs frais, ce qui a entraîné la suppression des rétrocessions, la concurrence entre fournisseurs de services et des publications additionnelles.

Une analyse approfondie des tarifs peut inciter les investisseurs à opter pour des produits à frais réduits, comme les ETF, les fonds indiciels ou les trackers. Les initiatives du régulateur peuvent donc sembler contre-intuitives. Mais les réformes, qui favorisent aujourd’hui les alternatives à moindre coût, finiront par créer des règles du jeu équitables au fil du temps. Au final, la réduction des coûts s’avérera bénéfique pour les gestionnaires: la transparence sur les produits mettra l’accent sur le rendement, la sécurité et la valeur ajoutée des placements pilotés plutôt que sur les produits à frais réduits, dont les tarifs augmenteront petit à petit.

«Une concurrence exacerbée» selon Stéphane Pardini, Head of private banking et deputy CEO chez Edmond de Rothschild Europe

La question doit être replacée dans le contexte de Mifid 2. La directive contraint les gestionnaires de patrimoine à une transparence totale sur les frais facturés et à la restitution des commissions perçues dans le cadre de la gestion discrétionnaire et de la réception-transmission d’ordres (RTO). Elle encourage aussi une concurrence accrue entre asset managers qui devrait profiter aux clients finaux. En Espagne, ce sont même les fonds les moins chargés de leur catégorie qui doivent être sélectionnés de façon systématique, conformément aux termes de la transposition dans le pays. Avec le risque d’inciter à une compensation du manque à gagner par une hausse des frais de gestion bancaire.

Une approche saine consiste à favoriser les fonds à valeur ajoutée, reflets d'une gestion de conviction. En sortant des sentiers battus et en apportant une performance régulière et décorrélée des indices, les assets managers auront le pouvoir de maintenir leurs frais de gestion dans l’intérêt à long terme des investisseurs.