Microsoft espère réduire de 75% ses émissions de CO 2  d’ici 2030.  (Photo: Soonthorn)

Microsoft espère réduire de 75% ses émissions de CO 2  d’ici 2030.  (Photo: Soonthorn)

La facture devient lourde pour les géants du web, de plus en plus menacés par les politiques en matière de transition énergétique. Face à ce problème, nombre d’entre eux tentent le pari des énergies renouvelables.

À eux seuls, les data centers représenteraient déjà entre 4 et 7% de la consommation d’électricité mondiale, et émettraient autant de gaz à effet de serre que l’industrie aéronautique. Premier responsable pointé du doigt, Google, responsable de 30% du trafic internet de la planète.

Depuis 2007, le géant américain a lancé un ambitieux projet interne pour rationaliser son utilisation des ressources électriques. En seulement 10 ans, il est parvenu à diminuer de moitié les besoins en électricité de ses sites.

En parallèle, Google a signé des contrats avec des parcs éoliens et des fermes solaires aux USA, ainsi que dans plusieurs pays d’Europe du Nord. En avril 2018, Google affirmait même avoir atteint l’objectif du bilan carbone neutre.

Ruée sur les énergies vertes

Microsoft investit également en masse dans des projets solaires et éoliens en Irlande, aux Pays-Bas et aux États-Unis. La firme de Redmond va même plus loin, en multipliant les projets innovants. Le dernier en date est un data center submersible au large de l’Écosse, pour profiter des courants marins (projet Natick) et limiter les besoins en refroidissement, lesquels constituent la principale source de consommation d’électricité des data centers.

D’ici 2030, Microsoft espère réduire de 75% ses émissions de CO2. Son rival de toujours fait mieux encore, puisque Apple affirme que l’ensemble des activités du groupe dans le monde reposent dorénavant sur une énergie 100% renouvelable, y compris ses centaines de magasins, ses dizaines de data centers, et son immense campus de Cupertino, qui abrite l’une des plus grandes centrales solaires au monde.

Les autres acteurs-clés d’internet et du cloud computing suivent cette tendance et achètent massivement de l’électricité issue de sources renouvelables, contribuant à une mutation profonde du secteur de l’énergie.

Tiraillés entre conscience écologique et hyperconsommation

Si les géants du web investissent dans un secteur bien éloigné de leur cœur de métier, ce n’est pas uniquement pour soigner leur réputation. C’est aussi pour se préparer à l’ouverture de nouveaux marchés. Les énergies renouvelables  fournissent des coûts d’énergie stables et accroissent la compétitivité. Sans compter que les acteurs de la high-tech, et les Gafam en particulier, ne sont pas si vertueux que cela en matière d’environnement.

La majorité de leurs produits sont conçus en Chine et ne résistent pas à l’obsolescence programmée. La sortie à jet continu de nouveaux modèles favorise le renouvellement et la mise au rebut d’appareils datant parfois de quelques mois. Un phénomène d’hyperconsommation, auquel participe activement un autre Gafam, Amazon, avec son Black Friday.

Ce jour de soldes massives a fait des émules et sévit désormais un peu partout dans le monde. Le vendredi noir des promotions représente un véritable désastre environnemental, tant il est source de gaspillage record à l’échelle mondiale. De quoi penser que les géants de web n’affichent qu’une écologie de façade?