Le revenu d’inclusion sociale (Revis) a connu un pic des demandes en 2024, à 15,95%. Du jamais-vu depuis 15 ans. (Photo: Shutterstock)

Le revenu d’inclusion sociale (Revis) a connu un pic des demandes en 2024, à 15,95%. Du jamais-vu depuis 15 ans. (Photo: Shutterstock)

En hausse de 2,6% suite à l’augmentation du salaire social minimum le 1er janvier, le revenu d’inclusion sociale (Revis) a connu un pic des demandes en 2024, à 15,95%. Du jamais-vu depuis 15 ans.

Les personnes éligibles aux aides sociales ont-elles entendu les appels du pied de la Chambre des salariés (CSL) ou du gouvernement? Une enquête réalisée par le Liser à la demande de la CSL, , expliquait que ces potentiels bénéficiaires ne percevaient pas toujours leur dû. Soit parce qu’ils y renonçaient, soit parce qu’ils ne savaient même pas qu’ils y avaient droit ou qu’elles existaient.

Le dernier rapport d’activité du ministère de la Famille, des Solidarités, du Vivre-ensemble et de l’Accueil, compétent à travers le Fonds national de solidarité (FNS) de l’octroi de ces aides sociales, montre qu’en ce qui concerne le revenu d’inclusion sociale (Revis) –  – le nombre de demandes a augmenté de 15,95% en 2024. Un record depuis 2009, où il était en hausse de 20,66%. En 2023, le nombre de nouvelles demandes était en hausse de 12,2%. À l’inverse, elles étaient en baisse de 0,36% en 2022.

Les prochains mois montreront si ces demandes se concrétiseront en nouveaux bénéficiaires. Leur nombre était déjà en hausse au 31 décembre 2024 également, de l’ordre de 5,69%, avec 10.680 ménages bénéficiaires de l’allocation d’inclusion. Parmi eux, environ «31,6% n’ont aucun revenu à mettre en compte», précise le rapport du ministère de la Famille.

Les bénéficiaires de la prime énergie en hausse

Les potentiels bénéficiaires ont-ils anticipé la hausse à venir du Revis? «Dans le cadre de la politique de lutte contre la pauvreté afin de soutenir les ménages à faibles revenus, les ménages en situation de précarité ou en situation de pauvreté ainsi que les personnes menacées d’exclusion sociale, de nombreuses améliorations au niveau des prestations du FNS sont à relever», appuie le rapport. «L’allocation de vie chère, comprenant une augmentation globale de 10% de son montant, et la prime énergie, dont le montant va tripler, se retrouvent reconduites, une prime énergie réduite est créée et les critères d’obtention pour les prestations visées sont allégés substantiellement.»

Les demandes pour l’allocation de vie chère et la prime énergie ont également augmenté de 3,46% en 2024, à 35.702. Le nombre de bénéficiaires est aussi en hausse, de 6,72% pour l’allocation de vie chère (25.966 ménages) et de 5,63% pour la prime énergie (30.540 ménages). Pour rappel, les deux se cumulent et les bénéficiaires de l’allocation de vie chère ont touché en 2024, tout comme en 2023, la prime énergie, soit entre 200 euros et 400 euros en fonction de la composition du ménage. Cette prime a été également versée aux ménages qui n’étaient pas éligibles pour l’allocation de vie chère, mais dont les revenus ne dépassaient pas de plus de 25% les limites de cette prestation.

Le Revis est composé de l’allocation d’inclusion – aide financière qui donne des moyens de subsistance de base aux personnes qui n’ont pas de revenus ou dont les revenus n’atteignent pas un certain seuil – et de l’allocation d’activation – indemnité pour les personnes qui participent à des mesures d’activation dans le cadre du Revis. Son montant est déterminé en fonction de la communauté domestique et de ses revenus – nombre d’adultes et d’enfants composant le ménage. Le demandeur doit déclarer au FNS son revenu intégral brut et toute sa fortune de même que ceux de sa communauté domestique, explique le site du FNS.