Son Excellence Martine Schommer, ambassadeur du Luxembourg en France. (Photo: Maëlenn de Coatpont)

Son Excellence Martine Schommer, ambassadeur du Luxembourg en France. (Photo: Maëlenn de Coatpont)

Les matériaux composites prennent une part grandissante dans l’économie mondiale. Cette rapide progression repose principalement sur la force d’innovation de ce secteur et de ses acteurs.

Le salon JEC World 2019, qui s’est tenu à Paris du 12 au 14 mars derniers, a constitué une belle vitrine en la matière, animé par plus de 1.300 exposants venus des quatre coins du monde. Parmi eux, une délégation luxembourgeoise, qui a fièrement porté les couleurs du pays sur le pavillon national, organisé par le ministère de l’Économie.

Regroupées sous l’égide de l’asbl Composite Industry Luxembourg (CIL), neuf entreprises luxembourgeoises (AirTech, DuPont de Nemours, GLC Technologies, Goodyear, Glanzstoff, Molecular Plasma Group, e-Xstream, Ocsial et Reichert Technology Partners) ont présenté leurs innovations en matière de processus, de nouveaux matériaux et de solutions composites. Toutes ont profité de la visibilité apportée par le JEC pour initier des contacts et identifier des partenaires potentiels.

Pour , managing director & Works Director chez DuPont de Nemours et Président du CIL, «le Luxembourg a clairement une carte à jouer, c’est pourquoi il nous fallait être présents sur ce salon». Lancé il y a tout juste un an, le CIL doit se faire connaître. «Nous sommes encore dans la phase de démarrage. Le JEC est un bon outil pour mettre en lumière à la fois les forces de l’industrie composite nationale, mais aussi les atouts du pays. C’est chose faite, et nous avons fait de très bons contacts. À ce stade, on ne peut pas encore parler de nouveaux membres, mais c’est en discussion pour plusieurs d’entre eux.»

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Jouer dans la cour des grands

De plus en plus nombreux chaque année, les participants s’accordent à dire que le JEC World est devenu incontournable pour entretenir ses contacts et soigner sa relation client. «Nous ne pouvons pas louper ce rendez-vous. Le JEC est pour nous un des meilleurs points de chute pour voir tous nos clients internationaux en un seul et même endroit. En parallèle, nous avons organisé une conférence dédiée à notre actualité et un dîner auquel était convié le top management de nos principaux clients», explique , CEO d’e-Xstream et membre du CIL.

Même constat pour Carlo Bach, Sales Director Aviation OEM chez CTI Systems: «Nous avons eu des échanges encore plus intéressants cette année. Ce n’est pas uniquement de la vente qui se fait sur le salon, mais c’est parfois une prise de contact qui amène à une autre opportunité d’affaires. Par exemple, nous avons rencontré un producteur de fibres très actif en France, en Chine et aux États-Unis. Leurs produits en tant que tels ne nous intéressent pas vraiment, mais au fil des discussions, nous avons appris qu’ils avaient des besoins en stockage.»

L’avantage d’être présent sur le stand luxembourgeois, c’est d’être petit, mais de pouvoir accueillir les clients comme si nous étions des grands.

Regis HeybergerCEOMPG

Pour Molecular Plasma Group, la présence sur le JEC a même été essentielle pour la croissance de la start-up. «L’année dernière, c’était notre première participation à un salon composite, et notre visibilité a décollé grâce à notre présence sur le pavillon luxembourgeois. Donc, nous avons souhaité renouveler l’expérience cette année en espérant connaître le même succès. Et on peut dire que ça a été le cas, avec 50 réunions en trois jours, sans compter tous les échanges improvisés. Ça a été très intense», se réjouit Regis Heyberger, CEO de MPG. «L’avantage d’être présent sur le stand luxembourgeois, c’est d’être petit, mais de pouvoir accueillir les clients comme si nous étions des grands.»

Autre membre du CIL, le russe Ocsial a présenté ses solutions à base de nanotubes de carbone, permettant d’offrir des propriétés antistatiques uniques. Implantée en Sibérie, en Chine et aux États-Unis, la société prévoit d’agrandir ses infrastructures au Luxembourg, avec la construction d’un nouveau site de production et de recherche prévu à l’horizon 2020 à Differdange, et la création de quelque 200 emplois. «Notre présence au JEC est très importante pour nous faire connaître. Nous ne venons pas seulement pour vendre notre produit, mais aussi pour vendre de l’innovation technologique», témoigne Nicolas Flandrin-Jones, Marketing & Communication EMEA pour Ocsial. «Nous venons aussi prendre le pouls des tendances du marché», primordial pour rester compétitif, selon lui.

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«Rassembler, assister et rayonner»

Les besoins en matériaux composites augmentent grandement, venant à présent concerner la quasi-totalité des secteurs, tels que l’automobile, le nautisme, les énergies renouvelables, les transports terrestres, la mécanique, le bâtiment, la chimie, le médical. Des tendances se sont démarquées sur le salon, et notamment en matière d’impression 3D des composites. Le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) a d’ailleurs profité de sa présence au JEC sur le stand du CIL pour signer un accord de partenariat avec Anisoprint, une start-up russe récemment implantée au Luxembourg, qui a développé sa propre technologie brevetée d’impression 3D en fibre continue.

Autre constat, la quête aux composites intelligents et responsables est aussi officiellement lancée. La thématique des thermoplastiques s’est illustrée sur le salon, avec la volonté d’utiliser des matières plus écologiques et de développer des fibres toujours plus légères, performantes, durables et recyclables. «Les matériaux thermoplastiques pourraient progressivement remplacer certains thermodurcissables», précise Caroline Muller, manager du Luxembourg . C’est en tout cas un objectif défini par de plus en plus d’acteurs qui cherchent à atteindre un meilleur rapport «performance-cycle-coût-durabilité».

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La présence plus accrue sur le salon de fournisseurs de matières premières a constitué une autre tendance notable. «C’est peut-être un des seuls gros maillons de la chaîne de valeur qui nous manquent au Luxembourg, mais nous n’avons pas à rougir, car le pays est très bien placé dans les nouvelles technologies et les composites high-tech», constate Caroline Muller.

L’ambassadeur du Luxembourg en France, Martine Schommer, en visite sur le pavillon Luxembourg, a aussi confirmé le dynamisme de l’écosystème national et son pouvoir d’attraction non négligeable auprès des entreprises et investisseurs étrangers, à l’image de la Turquie, qui, malgré une chaîne de valeur quasi complète, cherche à développer de nouveaux partenariats. «Nous avons été approchés durant le salon par la Turkish Composites Manufacturers Association pour le développement de projets collaboratifs», confirme Caroline Muller.

Son marché imposant de 1,5 milliard d’euros fait de la Turquie un très bon partenaire pour les membres du CIL, et pour le Luxembourg plus largement. Nous allons analyser les 120 sociétés turques de l’association et, pourquoi pas, organiser conjointement un événement de matchmaking. Il y a plein de synergies intéressantes à creuser. Les perspectives en termes de composites sont infinies, et jouer seul sur le plan national n’est plus suffisant. C’est ici que réside toute la force du CIL: «rassembler, accompagner et rayonner».

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