La start-up Leko peut construire une maison près de trois fois plus rapidement qu’une en béton. (Illustration: Ellen Withersova)

La start-up Leko peut construire une maison près de trois fois plus rapidement qu’une en béton. (Illustration: Ellen Withersova)

Créée en 2014, Leko poursuit son développement depuis son siège de Foetz. Forte de sa technologie de panneau en bois préfabriqué doté d’un système d’emboîtement sur base de picots, elle peut construire une maison près de trois fois plus rapidement qu’en béton.

Le gouvernement a annoncé un programme de construction de 11.000 logements subventionnés, il y a un très fort potentiel pour notre start-up.» François Cordier, CEO et fondateur de Leko, affiche de solides ambitions pour l’entreprise qu’il a créée dans les Vosges en 2014. Installée depuis au Technoport de Foetz, elle possède actuellement un effectif de 16 personnes de huit nationalités différentes.

«Mais notre objectif est d’atteindre une centaine de salariés d’ici un an et demi, à l’horizon 2020, confie le jeune dirigeant. À cette échéance, nous projetons de nous développer sur de nouveaux marchés, comme la Suisse et l’Allemagne. Le Luxembourg est notre laboratoire, une base pour notre déploiement, car c’est un marché très dynamique et il y a une vraie attente de la part de la population dans le domaine du développement durable. Notre but est d’installer des petites usines locales afin de fabriquer les maisons sur place.»

Leko a développé une technologie à part, en bois croisés assemblés par picots, permettant une fixation sans colle, 100% démontable et recyclable. «Nous proposons un habitat disruptif. Nous disposons de trois brevets et une dizaine de dépôts de brevets sur les produits, et les procédés sont en cours», ajoute François Cordier. La start-up a réalisé une levée de fonds de 2,4 millions d’euros en octobre dernier. «Ce qui nous a notamment permis de nous équiper de deux robots. Avec des algorithmes d’automatisation et une logistique anticipative appropriés, nous parvenons ainsi à robotiser le montage. Le bois atteint le stade de l’industrie 4.0.» Les emplois qui seront pourvus dans les années à venir sont donc des postes d’ingénieur et de développeur, des «profils hyper-qualifiés», afin de pousser la technologie mise au point par Leko.

Dix fois plus résistant

«Notre système est dix fois plus résistant que du béton, le matériau n’est donc pas uniquement écologique, mais il est également meilleur que ceux utilisés traditionnellement dans la construction, appuie le CEO de la start-up. Nous sommes capables de construire une maison en six à huit mois, contre 24 mois en moyenne au Luxembourg avec des matériaux traditionnels. Et pour un prix équivalent, notre système permet d’avoir des murs plus fins par rapport à une construction classique, et donc de gagner des mètres carrés habitables.»

Une cinquantaine de logements devraient être construits cette année, «et à terme, l’objectif est de réaliser 500 logements par an». Si le chiffre d’affaires n’est pas communiqué, «nous pouvons dire que nous devrions le multiplier par 20 entre 2018 et 2019». Un bâtiment résidentiel de 300 m2 sur six niveaux va être inauguré au printemps à Sandweiler, «que nous avons construit en neuf mois», se félicite François Cordier.