Parmi les acteurs du secteur de la construction qui investissent dans l’innovation, LEKO Labs nourrit de grandes ambitions. Il faut dire que cette start-up, qui a grandi dans le giron du Technoport, à Foetz, est particulièrement prometteuse. «Nous avons mis au point une technologie, que nous avons fait breveter, qui révolutionne la manière d’appréhender la construction bois. Nous partons d’un système de pièces de bois, qui s’emboîtent les unes avec les autres, à l’image des briques du célèbre jeu de construction, explique François Cordier, CEO de LEKO Labs. Ces pièces sont façonnées dans du bois de hêtre, que l’on trouve dans nos forêts, selon un procédé que nous avons fait breveter, afin qu’elles puissent être assemblées très facilement pour constituer un mur.»
Un processus entièrement digitalisé
Ces pièces ne constituent cependant qu’un élément de l’offre de valeur de cette entreprise luxembourgeoise. C’est tout le processus de construction, au-delà de ces éléments de bois novateurs, que LEKO Labs a repensé. «Nous avons cherché à digitaliser au maximum le processus de production des immeubles, poursuit François Cordier. Grâce à un logiciel, nous sommes capables de traduire en quelques minutes les plans d’un architecte en un assemblage LEKO Labs. Chaque mur du modèle numérique établi est représenté par un package de données. Celui-ci est alors transmis à une chaîne de production automatisée, au cœur de laquelle les pièces seront façonnées puis assemblées par des robots pour constituer les murs.» Ces derniers, une fois sortis de l’usine, n’auront plus qu’à être assemblés sur le chantier.
La banque nous a permis d’accéder à des possibilités de financement débloquées à l’échelon européen.
Plus écologique, entièrement recyclable
LEKO Labs s’apprête de cette manière à considérablement révolutionner le marché de la construction au Luxembourg. Le concept, en effet, permet la construction de maisons plus écologiques, au bilan carbone positif, entièrement recyclables, dans des délais extrêmement réduits. «Avec une telle technologie, l’enjeu est de sortir du béton comme on cherche à sortir du diesel dans le transport. Une seule de nos usines digitales sera en mesure de produire 500 logements par an, chacun d’eux répondant à des exigences de confort au moins équivalentes à celles des constructions actuelles», explique le CEO. LEKO Labs a assemblé un premier prototype à Sandweiler. Il s’agit d’une habitation de 287m2, constituée de 4.000 pièces LEKO Labs et de 35.000 vis.
500: C’est le nombre de logements développés selon une approche innovante de la construction en bois que LEKO Labs envisage de faire sortir de terre chaque année au Luxembourg.
Des ambitions internationales
À la poursuite de ses ambitions, la jeune société innovante est accompagnée par la BIL. «La banque nous a permis d’accéder à des possibilités de financement débloquées à l’échelon européen, en particulier au programme InnovFin, qui aide à financer des projets innovants par l’octroi d’une garantie bancaire représentant 50% des investissements», explique François Cordier. C’est grâce à ces moyens, entre autres, que LEKO Labs, qui emploie aujourd’hui 22 personnes, va s’atteler à mettre en œuvre sa première chaîne de production entièrement automatisée. «L’idée est de développer des petites unités de production pouvant répondre localement aux besoins de divers marchés», explique François Cordier. Au Luxembourg, où l’on peine à livrer des logements en suffisance pour répondre à la demande, la construction LEKO Labs devrait rapidement faire des émules. Mais le CEO regarde d’ores et déjà à se déployer sur d’autres marchés, en commençant par la Suisse.
Philippe Weisen Corporate Relationship Manager à la BIL
«La BIL, dans sa volonté d’accompagner les acteurs luxembourgeois innovants, est très heureuse de pouvoir contribuer au développement d’une société comme LEKO Labs. Nous avons très rapidement pris conscience du potentiel de ce concept, qui répond à de réels enjeux du marché. En tant que partenaire du programme InnovFin au Luxembourg, nous avons souhaité lui faire profiter de cette possibilité de financement mise en place au niveau européen, mais aussi des services proposés par la banque, pour lui permettre de concrétiser ses ambitions.»