«J’avais demandé cette interpellation à la Chambre il y a plus d’un an et demi maintenant, alors qu’ (LSAP), à l’époque ministre de l’Économie et de la Santé, annonçait qu’un concept allait être présenté sur la légalisation du cannabis récréatif, mais avec le Covid-19, ce n’était bien sûr plus une priorité», explique (CSV). La légalisation du cannabis récréatif, qui figure dans l’accord de coalition, était en effet au cœur de toutes les discussions , et elle fera donc son retour à la Chambre des députés ce jeudi 20 mai, à la demande du groupe parlementaire du CSV.
«L’idée n’est pas de créer la polémique, au contraire nous souhaitons un débat dans le calme sur le sujet avant qu’un projet de loi émerge, et ce que nous voulons avant tout, ce sont des réponses aux questions que nous nous posons», poursuit le président du CSV. «En premier lieu, la question de la criminalité. Le gouvernement souhaite produire son propre cannabis pour avoir un produit de bonne qualité et faire diminuer le marché noir, ce qui est compréhensible pour moi. Mais dans les faits, légaliser le cannabis ne fait pas forcément baisser le marché noir. Au Canada, par exemple, ce ne fut pas le cas.»
Des questions juridiques également
Le CSV soulève également la question du volet sanitaire. «Quel est l’impact sur la santé des consommateurs, et particulièrement des jeunes? Cela dépend de nombreux facteurs. Et même si le gouvernement n’autorise l’achat et la consommation qu’aux majeurs, seuls les policiers sont habilités pour demander les papiers d’identité, donc, comment un buraliste, par exemple, pourrait vérifier l’âge des acheteurs?», interroge Claude Wiseler.
Le CSV questionne également sur la place qu’aura le Luxembourg dans la Grande Région si le cannabis récréatif est légalisé. Étienne Schneider avait annoncé à l’automne 2019 que , «mais il faut échanger avec nos pays voisins également sur le sujet», ajoute le président du parti chrétien-social. «Autre point, la production du cannabis. Il faut l’encadrer juridiquement, tout comme la vente, c’est pour cela que j’aimerais que demain (lire jeudi) à la Chambre soient présentes les ministres de la Santé (LSAP) et de la Justice (déi Gréng), afin de répondre à ces questions.»
Pour rappel, l’usage du cannabis à des fins médicales a, lui, été autorisé en juin 2018, après adoption à l’unanimité par les députés. «Nous avions voté pour», rappelle Claude Wiseler. «Ici, notre but est d’influencer la préparation du projet de loi pour le cannabis récréatif en soulevant les questions importantes, c’est notre rôle en tant que députés.»