Trophée en mains au milieu des membres du jury et de la ministre de la Digitalisation Stéphanie Obertin, Clemens Repp est d’autant plus un vainqueur inattendu qu’il y a deux jours, il ne savait même pas qu’il serait sur la scène luxembourgeoise. (Photo: Made Creative / Marie De Decker pour l’Aca)

Trophée en mains au milieu des membres du jury et de la ministre de la Digitalisation Stéphanie Obertin, Clemens Repp est d’autant plus un vainqueur inattendu qu’il y a deux jours, il ne savait même pas qu’il serait sur la scène luxembourgeoise. (Photo: Made Creative / Marie De Decker pour l’Aca)

La regtech belge Legalfly a remporté, ce mardi soir, dans la salle immersive de LuxExpo The Box, la cinquième édition de l’Aca Innovation Award avec sa solution qui permet d’établir la compliance d’un document avec une législation dans l’environnement sécurisé de l’entreprise qui l’utilise. Une solution adossée sur l’intelligence artificielle et ses agents IA.

«Je ne sais pas ce qui nous a pris de quitter la sexy Tinder pour se lancer dans la compliance.» La salle immersive de LuxExpo The Box est pleine comme un œuf et l’audience s’amuse de l’anecdote qui a vu Ruben Miessen, Kasper Verbeeck, Dennis Montégnies et Gregory Vekemans quitter Tinder, en 2023, pour lancer leur propre start-up. Aucun des quatre n’est sur scène. Le CEO de Legalfly, Ruben Miessen, a laissé le soin à son head of solution engineering, Clemens Repp, de prendre un train de Londres pour Paris, puis de Paris à Luxembourg, pour aller défendre un projet qui a démarré comme une fusée.

Après avoir levé deux millions d’euros très vite, Legalfly a ajouté cet été quinze autres millions d’euros dans une série A  dirigée par Notion Capital, avec la participation de Redalpine et de Fortino Capital. Signe d’une confiance des investisseurs que la regtech va trouver son public: sa solution permet d’automatiser le travail qui a le moins de valeur ajoutée – hier soir chez un assureur mais elle peut fonctionner dans de nombreux environnements –, la compliance au RGPD, à Dora, à NDA ou à SFDR et à de nombreuses législations européennes ou nationales.

a commencé par résoudre un problème auquel la place financière et le monde de l’assurance au Luxembourg sont confrontés: les données restent dans l’environnement de la banque ou de l’assurance, elles y sont anonymisées pour que la solution puisse vérifier que le contrat ou le document est bien conforme. Et cela pour un pays donné puisque même les directives européennes peuvent être encore rendues plus strictes par un État membre.

«Nous avons estimé au cours de la préparation de cette finale que nous aurions pu permettre au groupe Foyer d’épargner 3.000 heures de travail», dit M. Miessen pendant sa présentation. Ce qui ne tombera pas dans l’oreille de sourds, puisque , vice-président du conseil d’administration de Foyer, et , CEO adjointe de Foyer, sont dans la salle!

«Nous étions les ‘legacy actors’ que les start-up voulaient remplacer», s’amuse d’ailleurs M. Lauer sur scène pour conclure l’événement, comme s’il parlait de dinosaures. «Pourtant, nous sommes toujours là!» Après que la ministre de la Digitalisation, (DP), a rappelé la stratégie du Luxembourg autour de la donnée et de l’intelligence artificielle, il soulignera aussi la particularité de l’événement de l’Association des compagnies d’assurance avec la Lhoft et le Plug and play, un format hybride entre sandbox et hackathon, où des experts viennent aider les startuppers non seulement à peaufiner leur pitch mais aussi à l’adapter à la réalité luxembourgeoise.

Cette année, six start-up s’étaient qualifiées sur 66 candidates pour en découdre sur un des deux thèmes proposés, la digitalisation des processus et l’amélioration de la relation client, «deux sujets critiques», pour la deputy CEO de l’Aca, . Outre deux start-up déjà connues au Luxembourg, , retardée par le gel du projet luxembourgeois de portefeuille digital, et U-Reg, lauréate du premier Catapult FundTech 360° de la Lhoft, notons dans la shortlist la présence de la prometteuse regtech parisienne de Marc de Beaucors, Finavax, qui venait de promettre aux assureurs que sa technologie de détection des faux documents leur permettrait de récupérer 72 millions d’euros au Luxembourg et 943 millions d’euros dans leur business à l’international. Ce qui n’a pas suffi aux assureurs, visiblement plus intéressés par l’idée de trouver une solution au problème de la conformité.