Louis-Maël Cogis, Partner et Country Head au sein de Simmons & Simmons Luxembourg LLP. (Photo: Simmons & Simmons)

Louis-Maël Cogis, Partner et Country Head au sein de Simmons & Simmons Luxembourg LLP. (Photo: Simmons & Simmons)

Le domaine juridique s’est longtemps tenu relativement à l’écart des nouvelles technologies, convaincu qu’il n’y trouverait pas les solutions adaptées à ses attentes et aux attentes de ses clients. On note cependant, depuis peu, un intérêt croissant pour de nouveaux outils dans certains cabinets d’avocats. Rencontre avec Louis-Maël Cogis, Partner et Country Head au sein de Simmons & Simmons Luxembourg LLP.

Le secteur juridique a fait un grand pas dans la digitalisation de ses activités avec le legal engineering. Particulièrement développé dans les pays anglo-saxons, cet ensemble de méthodes de travail qui mêlent analyse de données et expertise juridique nécessite un changement profond des mentalités et des habitudes de la profession.

À la fois outil de développement et de croissance, voire parfois de survie, notamment face à certains acteurs de la finance et des fonds qui ont déjà embrassé cette approche, cette nouvelle technologie se doit d’être considérée comme un complément et une plus-value au conseil traditionnel. «C’est un changement conséquent pour notre métier, mais nos clients sont à la recherche d’avocats capables de développer des solutions innovantes pour leur permettre d’économiser du temps et de l’argent. Et c’est justement là qu’intervient la technologie», explique Louis-Maël Cogis.

Une solution technologique multifacette

La première facette du legal engineering permet l’automatisation de tâches simples et répétitives, contribuant à l’accélération de la vitesse d’exécution. Cette automatisation engendre un gain de temps considérable, mais ne se suffit pas à elle-même, nécessitant toujours une intervention humaine. Un changement dans l’approche, donc, mais qui conserve toutefois un raisonnement légal identique. «Cela devient particulièrement intéressant lorsqu’il est possible, lors de l’identification d’un processus répétitif ou de questions récurrentes, de créer, grâce à la technologie, une ligne de production capable d’analyser les éléments juridiques et de fournir une solution», explique Louis-Maël Cogis.

Le recours à l’intelligence artificielle prend également tout son sens quand il s’agit de traiter des tâches complexes mêlant réflexion et traitement volumineux de données. Une technologie particulièrement efficace, par exemple, pour vérifier des milliers de contrats et déterminer ceux qui comportent des risques, grâce à l’analyse automatisée des données, et auxquels il convient d’apporter des modifications.

L’autre avantage du legal engineering est la simplification. Le legal design permet d’éviter le sempiternel long et indigeste rapport, au profit d’une interface user friendly, où les risques sont identifiés immédiatement et présentés de façon claire et intuitive, en particulier pour les organes décisionnels du client.

Chez Simmons & Simmons, cabinet d’avocats international créé à Londres il y a 125 ans et présent au Luxembourg depuis 2015, il était essentiel d’évoluer avec son temps. Le legal engineering a donc été une évidence. Simmons & Simmons a ainsi procédé en 2019 au rachat de la start-up Wavelength, première société d'ingénierie juridique réglementée au monde. Le cabinet est très sensible à l’innovation et intègre ainsi constamment les nouvelles technologies via le développement de nouveaux outils pour répondre aux besoins de ses collaborateurs et de ses clients.

Le legal engineering présente de nombreux avantages puisqu’il peut aboutir à une meilleure gestion des risques, une maximisation du temps passé sur les dossiers et une expérience améliorée tant pour les collaborateurs que pour les clients. Véritable avantage concurrentiel, l’usage de la technologie, supervisée néanmoins par l’expertise et la sensibilité de l’avocat, présente un intérêt en particulier dans le cadre de dossiers complexes nécessitant un volume de traitement de données important.

«L’expertise change, le raisonnement légal est toujours là. Désormais, il faut être capable de transcrire une expertise légale et d’apporter une solution ne se limitant pas à un conseil, elle doit pouvoir s’imbriquer dans le processus opérationnel de nos clients», conclut Louis-Maël Cogis.

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