L’European Fund and Asset Management Association (Efama) a averti que la stratégie d’investissement de détail («retail investment strategy», ou Ris), dans sa forme actuelle, risque de dissuader plutôt que d’encourager l’investissement de détail en raison d’une complexité et d’une charge réglementaire excessives. Dans publié le lundi 10 février 2025, l’organisation a appelé à une simplification significative pour s’assurer que l’initiative atteigne son objectif de rendre l’investissement plus accessible aux citoyens européens.
Selon l’Efama, la Ris impose un cadre trop normatif, en particulier à travers ses critères d’optimisation des ressources («value for money», ou VFM). L’association affirme que ces critères appliquent une approche unique qui se concentre excessivement sur les coûts sans tenir compte de la diversité des produits d’investissement européens. L’Efama recommande de supprimer les critères de référence VFM et de s’appuyer sur le cadre existant de gouvernance des produits Mifid II. L’organisation a suggéré d’utiliser des évaluations de groupes de pairs tout au long de la chaîne de valeur pour déterminer si les produits offrent un bon rapport qualité-prix.
L’Efama a également critiqué le «parcours de l’investisseur», jugé inutilement complexe en raison de tests redondants et d’informations excessives. Elle a déclaré que ces mesures découragent les investisseurs de détail au lieu de les aider à prendre des décisions éclairées. L’association a appelé à un processus plus rationnel qui élimine les exigences inutiles tout en se concentrant sur les informations pertinentes. Elle a souligné que l’accent devrait être mis sur les avantages clés tels que les caractéristiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), les caractéristiques qualitatives influençant les décisions d’investissement et l’importance de l’investissement à long terme.
L’association s’est en outre opposée aux exigences supplémentaires en matière d’information, arguant qu’elles créeraient une charge réglementaire supplémentaire. Elle recommande d’exploiter les sources de données existantes, telles que les documents d’informations clés («key information document», ou Kid) des produits d’investissement packagés de détail et fondés sur l’assurance (Priips) et le point d’accès unique européen, afin d’éviter toute duplication inutile. L’Efama a également critiqué les exigences de «surréglementation», c’est-à-dire le fait que les législateurs nationaux ajoutent des normes en plus de celles prévues par la législation européenne, ce qui, selon elle, contribue à la fragmentation de la réglementation et entrave les progrès vers une union unifiée de l’épargne et de l’investissement.
Le conseiller en politique réglementaire à l’Efama Kimon Argyropoulos Niarchos a salué les efforts de la Commission européenne pour simplifier la Ris, mais a maintenu que d’autres changements étaient nécessaires. Il a déclaré que la Ris était l’un des dossiers réglementaires les plus complexes nécessitant une simplification et a décrit les prochaines négociations du trilogue comme une opportunité cruciale pour les législateurs de travailler à un cadre d’investissement plus accessible et plus compétitif. Il a insisté sur le fait qu’une Ris bien structurée donnerait plus de pouvoir aux investisseurs de détail et soutiendrait la création d’une union de l’épargne et de l’investissement réussie.
Cet article a été rédigé initialement , traduit et édité pour le site de Paperjam en français.