François Koepp, le secrétaire général de l’Horesca, se félicite des progrès accomplis par sa fédération depuis un demi-siècle. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

François Koepp, le secrétaire général de l’Horesca, se félicite des progrès accomplis par sa fédération depuis un demi-siècle. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

La fédération Horesca fête ses 50 ans. L’occasion pour son secrétaire général, François Koepp, de revenir sur un demi-siècle à défendre les intérêts d’un secteur qui emploie environ 20.000 salariés au Luxembourg.

L’Horesca fête ses 50 ans. Quel regard portez-vous sur le travail accompli par votre fédération?  

. – «Pour être tout à fait exact, je dois préciser que nous allons fêter nos 52 ans. Mais nous parlons du 50e anniversaire, car celui-ci a été repoussé de deux ans en raison de la crise sanitaire. Pendant un demi-siècle, la fédération Horesca a vécu beaucoup de choses et elle a mûri pour devenir un acteur économique important du pays. Nous avons longtemps été considérés comme des personnes de seconde catégorie. Mais la fédération a travaillé pour placer le secteur, ses métiers et les personnes qui y travaillent à un niveau jamais atteint. Nous sommes désormais estimés par la population, estimés par le gouvernement, et nous représentons environ 6% du PIB du pays.

Au fil des années, quel a été le rôle de l’Horesca au Luxembourg?

«Nous avons réussi à alléger le cadre réglementaire malgré les nouvelles lois qui sont venues complexifier nos métiers. Je peux prendre plusieurs exemples. Dans les années 70, les prix de la bière et du vin étaient fixés par la loi et nous avons réussi à obtenir la libéralisation des prix sur les boissons. Nous avons également beaucoup travaillé lors de la réglementation sur l’interdiction de fumer dans les cafés et les restaurants. Nous savions que sous la pression européenne, cette interdiction était inévitable, et ce malgré les effets négatifs sur le monde de la cafétéria.


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Mais l’Horesca a réussi à travailler, avec le gouvernement, pour maintenir la possibilité de fumer sur les terrasses afin de garder une sorte d’équilibre. Idem concernant la limite d’alcoolémie tolérée au volant à 0,5‰. Il est donc encore possible de boire un verre et de rentrer en voiture sans problème. On peut aussi souligner le régime spécial de travail dans l’horeca ou encore le régime d’aides spéciales auquel nous avons adhéré. Plus récemment, pendant la crise sanitaire, nous avons élaboré avec le gouvernement les aides Covid-19 pour les entreprises du secteur. Nous avons mis en place l’aide à la relance et l’aide des coûts non couverts. Nous pouvons dire que l’horeca a été le secteur qui a reçu le plus d’aide.

Nous sommes désormais estimés par la population, estimés par le gouvernement, et nous représentons environ 6% du PIB du pays.
François Koepp

François Koeppsecrétaire généralHoresca

Actuellement, peut-on dire que la pénurie de main-d’œuvre est le plus grand problème du secteur?

«Je pense que c’est aussi un phénomène en lien avec la société d’aujourd’hui, même si le problème de main-d’œuvre a toujours existé. Si l’on regarde en arrière, on a connu une pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans les cuisines. Désormais, la pénurie est généralisée à l’ensemble du secteur, aussi bien pour la main-d’œuvre qualifiée que la main-d’œuvre non qualifiée.

Que peut-on vous souhaiter pour les 50 prochaines années?

«Ce que l’on devrait nous souhaiter, c’est de ne plus connaître une crise comme celle du Covid, qui a été le pire moment de notre existence. Il faut également souhaiter une situation de paix en Europe et que l’on puisse continuer à travailler et à former des jeunes pour qu’ils puissent accéder aux métiers de l’horeca et s’y épanouir. J’espère également que l’Europe se recentrera sur le travail et que le travail manuel sera tout autant mis à l’honneur que le travail intellectuel. Enfin, j’espère que nos clients passeront encore de bons moments dans nos établissements après une bonne journée de travail.»