Michel Rzonzef, président du conseil d’administration de LBAN. (Photo: blinkblink.lu)

Michel Rzonzef, président du conseil d’administration de LBAN. (Photo: blinkblink.lu)

Michel Rzonzef, président du conseil d’administration de LBAN, partage ses perspectives, son expérience et sa vision d’avenir dans le cadre de l’événement «Paperjam 10x6 – Entrepreneurs and Private Capital», organisé par le Paperjam Club, le 20 mai, au Kinepolis Kirchberg.

Selon vous, quelles sont les principales barrières à l’internationalisation des entreprises luxembourgeoises et comment peuvent-elles être surmontées? 

– «À la différence des grands pays, le marché luxembourgeois est limité par sa taille. Cela n’a pas empêché de grandes sociétés luxembourgeoises, industrielles, financières ou autres, de devenir des leaders mondiaux. En fait, l’étroitesse du marché est un atout. En effet, pour se développer et grandir, une société luxembourgeoise doit se tourner très tôt vers l’international, se structurer et développer ses compétences en conséquence. Là où une société d’un grand pays aura tendance à se concentrer sur son marché local et, d’expérience, celles-ci ont alors plus de mal à s’adapter quand il s’agit de croître à l’international.

Pour les sociétés en phase d’amorçage, les start-up luxembourgeoises, le challenge est plutôt le coût de ce développement international et il survient dès lors tôt dans le développement de la société. C’est là qu’interviennent les Business Angels, tels que le Luxembourg Business Angel Network, ou certains VC, qui ont l’expérience, l’expertise et souvent les réseaux qui seront utiles pour que l’entrepreneur s’adapte rapidement au développement international.

Les entreprises luxembourgeoises ont-elles suffisamment accès aux sources de financement adaptées à leur développement international, ou y a-t-il un manque de solutions spécifiques?  

«Une entreprise en phase d’amorçage, une startup, peut peiner à trouver des fonds en raison des critères de financement des investisseurs institutionnels. C’est là qu’interviennent les Business Angels ou certains fonds comme le Venture Capital. Les membres du Luxembourg Business Angel Network ont investi plus de 50 millions d’euros dans des start-up au cours des dernières années. C’est très conséquent et cela confirme que des solutions de financement existent. Les entrepreneurs qui ont les bons projets trouvent les moyens de les financer.

Le challenge, c’est le financement de l’accélération de la croissance de ces sociétés, les scale-up. À la différence des États-Unis, il y a en Europe un manque de solutions de financement pour cette phase d’accélération. Le gouvernement luxembourgeois a inclus ce sujet dans son programme de support aux startups qu’il a annoncé il y a quelques semaines. Une bonne étape dans la bonne direction, qui ne demande qu’à être développée.

Quelle place jouent les investisseurs privés dans le développement des entreprises luxembourgeoises? Comment peuvent-ils mieux accompagner ces structures? 

«Les investisseurs privés jouent un rôle essentiel dans le développement des entreprises luxembourgeoises en leur apportant des capitaux, des conseils stratégiques et un réseau précieux. Leur soutien est particulièrement crucial pour les start-ups et les PME, qui bénéficient alors de financements flexibles et d’une expertise qui peut être sectorielle ou non. Des associations de Business Angels comme le Luxembourg Business Angel Network et certains VC ont dans leur mission d’accompagner l’entrepreneur et de l’aider via du mentorat, l’ouverture de réseaux adéquats, sans oublier la gouvernance et autres. Et en particulier de l’aider à se préparer aux prochaines levées de fonds. Cette collaboration est clé pour le développement de l’entreprise.»