Vous avez de la fièvre depuis quelques jours? Des douleurs dans les muscles, les articulations, comme si votre corps était en feu? Vous vous sentez épuisé, vidé, incapable de sortir du lit? Et ces maux de tête, cette gêne derrière les yeux, vous les avez déjà ressentis?
Ce n’est peut-être pas qu’un simple virus de saison. Cela pourrait être la dengue.
Ou alors, tout allait bien, puis une fatigue soudaine vous a cloué au canapé. Une fièvre discrète, un mal de tête persistant, quelques nausées? Et si c’était le virus du Nil occidental?
La plupart du temps, il passe inaperçu. Mais chez certains, il peut provoquer des troubles plus graves : désorientation, raideur de la nuque, voire des troubles neurologiques.
Dans les deux cas, le point commun, c’est souvent une piqûre de moustique. Une seule. Alors si vous revenez de voyage ou si vous vivez dans une région où ces moustiques sont présents, restez attentif. Ce que vous ressentez n’est peut-être pas anodin.
À mesure que les températures grimpent et que les journées s’allongent, le Luxembourg entre dans la haute saison des moustiques. Et avec elle, les risques pour la santé publique se précisent, préviennent les experts.
Jusqu’ici, le pays a été épargné par les grandes épidémies de maladies transmises par les moustiques. Mais selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CEPCM), la menace s’intensifie. Deux espèces capables de transmettre des virus circulent déjà sur le territoire: , un moustique envahissant pouvant propager la dengue et le chikungunya, et Culex pipiens, espèce commune, vectrice potentielle du virus du Nil occidental. À cela s’ajoute un autre danger: Aedes albopictus, le moustique tigre asiatique, réputé pour ses piqûres agressives et sa capacité à transmettre des maladies graves, s’est établi dans des régions proches du Luxembourg. Cette espèce est déjà à l’origine de plusieurs épidémies dans le sud de l’Europe. «Ces dernières années, nous avons observé une hausse des cas de dengue et d’infections autochtones par le virus du Nil occidental, en particulier dans le sud du continent», a déclaré un expert du CEPCM à Paperjam. «Le nombre de régions touchées augmente, tout comme la durée des périodes à risque, ce qui est préoccupant.»
Pourquoi le risque augmente
Le changement climatique crée des conditions idéales pour l’essor des moustiques en Europe, avec des étés plus chauds et plus humides qui favorisent leur reproduction et allongent la saison de transmission. «Le réchauffement du climat prolonge la période pendant laquelle les moustiques peuvent transmettre des maladies. La saison commence plus tôt, se termine plus tard, et cela augmente à la fois la durée d’exposition et le nombre potentiel de cas», alerte un expert du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CEPCM).
L’agence prévient: des infections humaines par le virus du Nil occidental sont très probables en Europe dès 2025. Présente chaque année dans l’UE depuis 2008, la maladie connaît une recrudescence inquiétante.
La dengue, elle aussi, est en nette augmentation. Le nombre de cas signalés dépasse désormais la moyenne des quinze dernières années, selon le CEPCM, qui anticipe une poursuite de cette tendance au cours de l’été. Quant au chikungunya, il reste moins fréquent mais continue de susciter la vigilance des autorités sanitaires. Ces trois virus — dengue, chikungunya et virus du Nil occidental — ont un vecteur commun : le moustique tigre asiatique (Aedes albopictus), une espèce invasive dont l’expansion rapide en Europe représente une menace croissante pour la santé publique.
Comment rester en sécurité
Alors que la saison des moustiques commence, l’ECDC invite les habitants à prendre quelques mesures simples pour se protéger et protéger leurs communautés:
- Couvrir et repousser: «La protection individuelle contre les piqûres de moustiques est cruciale», c’est le premier conseil donné par l’expert. Portez des manches longues et des pantalons, surtout à l’aube et au crépuscule, lorsque les moustiques sont les plus actifs. Utilisez un insectifuge — et si vous voyagez dans des zones tropicales, continuez à l’utiliser pendant trois semaines après votre retour.
- Débarrassez-vous de l’eau stagnante: les moustiques se reproduisent dans les eaux stagnantes. Videz l’eau des pots de fleurs, des pneus, des seaux, des gouttières — partout où l’eau peut s’accumuler.<
- Contrôle du nombre de moustiques : dans les zones où les moustiques sont nombreux, l’utilisation de sprays anti-moustiques (appelés adulticides) peut contribuer à réduire leur nombre. Cependant, ces produits peuvent avoir un impact sur l’environnement, il faut donc les utiliser avec précaution.
- Agir tôt: «Il est impératif d’assurer une détection précoce des cas.» L’expert a souligné l’importance d’un suivi régulier, en particulier pour les établissements qui manipulent des dons de sang, d’organes et d’autres tissus humains.
La sensibilisation est essentielle
Connaître les risques — et savoir comment les réduire — est l’un des meilleurs moyens de rester en sécurité.
«Il est primordial de sensibiliser le grand public, les professionnels de la santé et les voyageurs aux maladies transmises par les moustiques», a souligné l’expert.
L’ECDC propose un guide convivial ainsi que des informations détaillées sur les espèces de moustiques, les vecteurs de maladies, les cartes les plus récentes montrant leur propagation, les lignes directrices en matière de surveillance des moustiques, et bien d’autres choses encore, toutes disponibles .