«La liberté à l’heure du numérique», c’est le thème qui sera débattu tout au long de la journée de jeudi lors de la conférence Woop qui se tiendra à la Maison du savoir de Luxembourg. De nombreux experts interviendront pour livrer leur point de vue et leur expérience dans de nombreux domaines autour du numérique.
C’est le cas de Marc-David Choukroun, fondateur de La Ruche qui dit oui à Paris, une plate-forme de circuits courts en ligne. «Cela permet aux agriculteurs de vendre leurs produits le plus directement possible et aux clients d’acheter une production locale au juste prix. Nous voulions avoir un impact social et environnemental positif», se réjouit Marc-David Choukroun.
Technologie vs climat
Implantée à Paris depuis 2010, la société est présente dans plusieurs pays d’Europe: France, Espagne, Italie, Suisse, Allemagne, Belgique et Pays-Bas, mais pas encore au Grand-Duché. Si ce projet lui tenait à cœur, Marc-David Choukroun a toutefois décidé de le laisser à ses associés pour se consacrer entièrement à la défense de l’environnement.
«Je travaille sur la manière d’aider les entreprises du numérique à se saisir de la transition écologique et sociale. L’impact de la technologie n’est pas en accord avec les enjeux climatiques actuels, au contraire», déplore-t-il. L’entrepreneur aimerait corriger le tir en intégrant plusieurs associations professionnelles, dont France Digitale.
«C’est la première association qui fédère les start-up actives dans le numérique. L’objectif est de favoriser les projets à impact positif et amener les acteurs et investisseurs à mieux comprendre les enjeux. Pour ainsi être plus en accord avec nos écosystèmes», détaille-t-il.
Le numérique, c’est 10% de la consommation d’énergie mondiale! Cela a triplé ces dernières années.
L’enjeu principal étant de fonctionner dans un système capitaliste, loin des considérations environnementales, en plaçant l’écologie au centre du débat. «Il faut qu’il y ait une inversion de tendance. Le paysage a évolué depuis dix ans. Avant, il n’y avait pas de financement pour ce type de projet, alors qu’aujourd’hui, il y a énormément de fonds de financement axés sur l’écologie.»
Le numérique et la technologie peuvent amener beaucoup de choses, mais si l’on reste dans les mêmes standards, on met de côté l’impact social et environnemental. «On doit faire évoluer l’état d’esprit», clame encore Marc-David Choukroun, qui note toutefois que le paysage entrepreneurial a évolué ces dix dernières années. Selon lui, il faut toutefois aller bien plus loin.
L’impact des «big data»
Les conséquences de la technologie ne sont pas souvent visibles par la population, qui ne se rend pas compte de l’impact du cloud et de la collecte de données sur l’environnement. «Le numérique, c’est 10% de la consommation d’énergie mondiale! Cela a triplé ces dernières années. On estime qu’en 2025, le numérique aura dépassé le transport routier en termes d’impact sur l’écologie», alerte notre interlocuteur, qui lance quelques solutions pour améliorer la situation: un meilleur codage, une optimisation des datas, un nettoyage des données au fur et à mesure ou tout simplement l’éducation des consommateurs aux bonnes pratiques.
L’impact écologique des e-mails non supprimés sur un ordinateur est conséquent. Les effacer permettrait une réelle économie énergétique. L’enjeu se situe toutefois au niveau européen, où les élections du 26 mai pourraient tout changer. Marc-David Choukroun reste persuadé que le citoyen peut changer la donne au travers d’un vote plus écologique...