Environ 500.000 personnes peuvent voter ce mardi dans le cadre des élections sociales. (Photo: Shutterstock)

Environ 500.000 personnes peuvent voter ce mardi dans le cadre des élections sociales. (Photo: Shutterstock)

Les élections sociales ont lieu ce mardi. Elles concernent environ 500.000 personnes actives au Luxembourg ou pensionnées. Les syndicats mènent campagne depuis des mois.

Tous les cinq ans, les élections sociales ont deux objectifs: renouveler les élus au sein des groupes de la Chambre des salariés (CDL) et désigner ceux qui feront partie des délégations du personnel dans les entreprises d’au moins 15 salariés. Le moment est important, car il déterminera les rapports de force avec les partenaires sociaux, mais aussi entre les formations syndicales.

Le numérique, évolution et révolution

Dès lors, les syndicats sont en campagne depuis plusieurs mois, mettant en avant leurs ambitions en rapport avec les sujets qui impactent ou impacteront le plus le monde du travail. Certains voient là une évolution, d’autres une révolution.

L’OGBL, qui se qualifie de «premier syndicat du pays» puisque fort de 38 des 60 sièges au sein de la CSL et disposant de pas moins de 1.907 délégués élus en 2013, l’a en tout cas beaucoup évoquée. Même si son président, , confiait «toujours attendre de la voir arriver. On en parle, elle arrive, mais je ne la vois pas.» Il n’est pas non plus aveugle et sait «que les choses évoluent. La digitalisation est inévitable. Le vrai enjeu est de savoir ce qu’on en fera. Elle peut être la meilleure comme la pire des choses.» Pour que ses effets soient positifs, l’OGBL plaide pour un renforcement des droits des salariés et des formations qui permettent de s’adapter aux enjeux technologiques nouveaux.

Le LCGB ne dit finalement pas autre chose. Pour incarner les mutations numériques, c’est d’ailleurs un petit robot qui lui a servi d’emblème de campagne. Un robot qui bouscule le monde du travail. «Le phénomène est là et ses effets vont se faire sentir au fil des années», explique , président du LCGB. «Nous refusons la fracture digitale qui va en laisser certains le long de la route et voulons des formations adaptées, plus longues.» 

Enfin, l’Aleba, principal syndicat du secteur bancaire et des assurances, souhaite aussi des formations adaptées. «La digitalisation, mais pas que celle-ci, fait disparaître des métiers et en crée d’autres. Il faut donc que les gens soient formés, afin de pouvoir évoluer et suivre les mutations. Mais il faut aussi qu’ils soient prêts si un jour, pour différentes raisons, ils sont à nouveau sur le marché de l’emploi», explique , secrétaire général de l’Aleba.

Impossible d’ignorer les frontaliers

Parmi les électeurs, on comptera de nombreux travailleurs frontaliers. Ils représentent 45% des emplois au Luxembourg, un chiffre en croissance constante. . L’OGBL a donc mené une campagne très visible hors du Luxembourg. Le syndicat plaide pour une harmonisation des conventions fiscales bilatérales au niveau de toute la Grande Région. Le télétravail fait aussi partie des préoccupations majeures. Dans les rangs du LCGB, on estime que «tout travailleur, frontalier ou résident, doit être traité de la même manière. Bien entendu, il y a des problématiques spécifiques, mais nous y travaillons tous les jours». Pour l’Aleba, de même, un salarié égale un salarié. Mais «nous sommes très prudents, notamment en veillant à ce que les frontaliers ne soient pas des variables d’ajustement», concède Laurent Mertz.

Évidemment, tous les syndicats seront sur pied de guerre ce soir, dans l’attente des résultats. L’OGBL se réunira à la Maison du peuple d’Esch, juste à côté de son camp de base. Le LCGB et l’Aleba en feront de même à leur siège de Luxembourg.