Les fonds d’investissement transfrontaliers ont atteint 7.000 milliards d’euros d’actifs sous gestion en décembre 2024, selon l’édition 2025 de l’étude Cross-Border Distribution of Investment Funds Study, par l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement et Broadridge, le 24 avril. Le rapport conclut que cette étape reflète un approfondissement significatif de l’empreinte mondiale de ces fonds, malgré les pressions croissantes du marché et de la réglementation.

Le rôle central du Luxembourg

Le rapport souligne que les fonds transfrontaliers — en particulier les structures d’OPCVM issues de l’Union européenne — occupent désormais une place centrale dans l’industrie mondiale de la gestion d’actifs. Le Luxembourg s’impose comme le leader incontesté, pilotant près de la moitié des actifs transfrontaliers mondiaux, ce qui conforte son rôle de place forte en matière de distribution et de régulation.

L’étude indique que la part des actifs transfrontaliers varie de 8% à 49% du total des actifs sous gestion selon les régions, à l’exception de l’Amérique du Nord. Elle relève également qu’aujourd’hui, plus de 10% des actifs d’OPCVM sont détenus en dehors de l’Europe, illustrant l’attrait international croissant de ces véhicules d’investissement.

Expansion régionale

L’Asie-Pacifique s’est imposée comme la deuxième région pour les fonds transfrontaliers, Hong Kong, Singapour et Taïwan étant cités comme des centres de distribution essentiels. Le rapport fait également état d’une adoption croissante des fonds Ucits au Moyen-Orient et en Amérique latine, où les investisseurs recherchent des produits perçus comme offrant une certitude réglementaire et une assurance qualité.

Pression des frais et consolidation du marché

L’étude indique que la compression des frais et la consolidation du secteur, largement attribuée à la croissance continue de l’investissement passif, entraînaient des changements structurels sur le marché. Ces dynamiques réduisent le nombre d’acteurs actifs et modifient la dynamique concurrentielle en faveur de gestionnaires de fonds moins nombreux et plus importants.

En réponse à ces pressions, le rapport fait état d’un pivot stratégique vers les fonds négociés en bourse actifs. Il a constaté que la popularité croissante des ETF actifs reflétait à la fois la demande accrue des investisseurs pour des options d’investissement flexibles et une évolution plus large du secteur vers l’innovation sous la pression du marché. Malgré l’essor des stratégies passives, le rapport indique que la demande de produits résistants et gérés activement reste forte, en particulier dans le domaine du capital-investissement. L’étude conclut que le paysage des fonds d'investissement transfrontaliers évolue rapidement en raison du sentiment des investisseurs, de la sensibilité aux frais, de la consolidation du marché et de la complexité croissante de la réglementation.

Commentant les conclusions du rapport, , chief marketing officer à l’Alfi, a indiqué que le Luxembourg restait une plaque tournante clé pour la distribution transfrontalière de fonds, détenant près de la moitié des actifs transfrontaliers mondiaux. Elle a noté que la croissance future serait façonnée par les tendances structurelles et le sentiment des investisseurs, soulignant que le Luxembourg continuait à offrir l'expertise, l'infrastructure et le talent requis par les gestionnaires d'actifs ambitieux au niveau mondial dans un environnement de plus en plus complexe.

Cet article a été , traduit et édité pour le site de Paperjam en français.