«L’année 2024 touche à sa fin et Noël est le moment idéal pour faire le bilan de l’année écoulée. C’est avec une grande émotion que je m’y apprête, car c’est la dernière fois que je prononcerai le discours de Noël en tant que chef de l’État», a déclaré le Grand-Duc Henri dans son dernier message, un quart de siècle après avoir été porté à cette fonction.
«Ce fut un quart de siècle de défis, d’opportunités et d’espoir pour un avenir meilleur, grâce aux nombreux progrès technologiques et économiques, aux évolutions sociétales. Mais ces 25 ans furent marqués aussi par des conflits. Tous ces moments nous ont obligés à réfléchir, nous remettre en question. Mais, ils nous ont aussi renforcés dans notre sentiment d’appartenir à une même nation. Nous sommes restés unis pour rendre le Luxembourg encore plus accueillant, dans un environnement durable. Nous nous sommes appliqués, à travers des mesures ciblées, à faire en sorte qu’aucun d’entre nous ne soit laissé au bord de la route, conscients que la force, voire l’avenir de notre société, réside dans sa capacité à rassembler et faire preuve de solidarité», dit-il en y associant Maria Teresa.
«Le changement climatique est probablement le plus grand défi de l’avenir. Les tensions géopolitiques, les guerres et les bouleversements économiques récurrents sont une menace constante et nous incitent à rester vigilants. La libération d’Auschwitz il y a 80 ans nous montre l’abysse de cruauté ancré en nous si nous renions ce qui fait le propre de l’humanité, la défense de nos droits humains fondamentaux. Ne l’oublions jamais.»
Après avoir rappelé que la fonction le place au-dessus des partis et du débat politique sans l’empêcher de prendre la parole quand les intérêts fondamentaux du pays et de ses citoyens sont en jeu – comme sur la diversité de la population, la nécessité du vivre-ensemble ou la durabilité dans toutes ses dimensions – le Grand-Duc a loué le Luxembourg, «un pays extraordinaire».
«Le souci d’inclusion se prolonge au-delà de nos frontières»
«C’est un carrefour de cultures, de langues, de modes de vie, un lieu de dialogue et d’échange, où des personnes du monde entier cohabitent avec les Luxembourgeois. Cette solidarité est notre force. Je sais bien que cela ne se fait pas nécessairement tout seul. Ce modèle unique en Europe requiert des efforts quotidiens mais il en vaut la peine», a-t-il dit. «Nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli jusqu’à présent. C’est en tout cas le message que j’entends de la part de nombreux concitoyens d’origine étrangère que je rencontre lors de mes déplacements à travers le Luxembourg. C’est ensemble que nous avons pavé la route pour arriver là où nous sommes aujourd’hui. Le souci d’inclusion se prolonge au-delà de nos frontières, où notre pays prône le multilatéralisme, le dialogue entre les nations, afin de défendre ensemble nos valeurs essentielles que sont la démocratie, la liberté et les droits de l’homme.»
Henri a aussi remercié «ceux qui travaillent chaque jour au et pour ce pays, qu’ils soient Luxembourgeois, non-Luxembourgeois, résidents ou frontaliers, rémunérés ou bénévoles. Votre contribution est essentielle pour la prospérité de notre société et une garantie pour l’avenir de notre pays.»
Saluant un pays jamais figé, le Grand-Duc a rappelé sa confiance dans la prochaine génération. «Elle assumera la responsabilité d’un monde, espérons-le, plus pacifique et durable. Pour la plupart des concitoyens de ma génération, le moment est désormais venu de prendre du recul, de se retirer. C’est un processus naturel qui a sa raison d’être et qui s’applique également à moi. Lors de la dernière fête nationale, j’ai annoncé la nomination du Prince Guillaume comme Lieutenant-Représentant. Aujourd’hui, la Grande-Duchesse et moi sommes heureux de vous annoncer que le Prince Guillaume et la Princesse Stéphanie seront nos successeurs à partir du 3 octobre 2025.»
«Je sais qu’ils contribueront de toutes leurs forces au bien-être du pays», a-t-il conclu.