Piero Cipollone (BCE): «La Banque centrale européenne supporterait ces coûts de la même manière qu’elle le fait pour la production et l’émission des billets de banque.» (Photo: BCE)

Piero Cipollone (BCE): «La Banque centrale européenne supporterait ces coûts de la même manière qu’elle le fait pour la production et l’émission des billets de banque.» (Photo: BCE)

Le projet d’euro numérique devrait coûter environ 432 millions d’euros, a annoncé Piero Cipollone, membre du directoire de la Banque centrale européenne, lors d’une interview le 24 mars 2025.

Le projet d’ devrait coûter 432 millions d’euros, selon Piero Cipollone, membre du directoire de la Banque centrale européenne. Dans une du lundi 24 mars 2025, M. Cipollone a donné un aperçu des coûts et de l’évolution de ce projet très attendu. Ces dépenses doivent couvrir à la fois l’infrastructure et l’exploitation du système pendant une période de 10 à 15 ans, et des coûts de développement interne supplémentaires sont prévus, notamment en ce qui concerne le registre.

Les coûts sont basés sur une étude de marché réalisée au cours du processus de passation des marchés, qui est presque achevé. Toutefois, M. Cipollone a fait remarquer que les coûts définitifs sont incertains, car ils dépendent de l’achèvement du processus législatif.

M. Cipollone a expliqué que la BCE financerait le projet de la même manière qu’elle s’occupe de la production et de l’émission des billets de banque. «La BCE supporterait ces coûts de la même manière qu’elle le fait pour la production et l’émission des billets de banque. Et comme pour les billets, ces coûts seraient couverts par le revenu de seigneuriage généré par l’euro numérique», a-t-il détaillé. Les coûts de développement interne, notamment pour le registre, seront supplémentaires et ne sont pas inclus dans l’estimation de 432 millions d’euros.


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L’euro numérique, une monnaie numérique de banque centrale (MNBC), en particulier dans un contexte de préoccupations croissantes concernant la dépendance de l’UE à l’égard de fournisseurs étrangers pour les solutions de paiement. M. Cipollone a exprimé son accord avec la présidente de la BCE, Christine Lagarde, qui a décrit l’euro numérique comme un outil de souveraineté. «L’euro numérique est une nécessité structurelle pour le marché européen des paiements, indépendamment des évolutions récentes dans d’autres pays», a-t-il ajouté.

Il a ensuite expliqué l’urgence du projet, soulignant la pression croissante exercée pour remédier aux vulnérabilités des systèmes de paiement. «Il y a un sentiment d’urgence croissant», a remarqué M. Cipollone, reconnaissant les risques externes auxquels l’Europe est confrontée, notamment en raison de sa dépendance à l’égard d’infrastructures de paiement étrangères. Cette urgence, selon lui, a été reconnue par les législateurs, ce qui a accéléré le développement de l’euro numérique.

L’un des facteurs déterminants de l’initiative de l’euro numérique est la réduction de la dépendance de l’Europe à l’égard des systèmes de paiement non européens, ce qui, selon M. Cipollone, favoriserait une plus grande concurrence, des prix plus bas, de meilleurs services et une plus grande innovation sur tout le continent. Bien que , M. Cipollone a affirmé que l’Europe avait un besoin distinct de l’euro numérique, en raison de la fragmentation du marché des paiements de la région.

En plus de discuter du coût et de l’objectif de l’euro numérique, M. Cipollone a également abordé des considérations économiques plus larges. Alors que l’Europe est confrontée à des défis importants, tels que la transition climatique et la montée des tensions géopolitiques, la BCE reste concentrée sur le maintien de la stabilité des prix tout en soutenant la croissance. M. Cipollone s’est dit préoccupé par le risque de réduction des investissements, avertissant que le maintien d’une croissance du PIB inférieure à son potentiel pourrait compromettre la résilience économique à long terme. Il a fait remarquer que «l’investissement est essentiel pour soutenir et faire croître l’économie, et réduire inutilement l’investissement peut entraver la croissance à long terme».

Alors que la BCE motive le projet de l’euro numérique, il reste dans la phase de préparation, avec des étapes clés qui devraient être achevées d’ici octobre 2025. Les développements techniques et les processus de passation de marchés sont en bonne voie, et les décisions finales devraient être prises prochainement. Toutefois, la date à laquelle les citoyens pourront utiliser l’euro numérique dépendra de l’achèvement du processus législatif, qui devrait prendre encore deux ans à deux ans et demi à partir du moment où une décision aura été prise.

Cet article a été rédigé initialement , traduit et édité pour le site de Paperjam en français.